Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin et la ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation Catherine Vautrin ont présenté mardi à la commission des Finances locales, réunie à l’Assemblée nationale, un plan demandant en 2025 aux collectivités un effort d’économies de 5 milliards d’euros.
M. Laignel a estimé devant la presse que c’est plutôt "9,5 milliards d’euros" que l’Etat leur réclamait, en y ajoutant la baisse, confirmée par les ministres selon lui, de 1,5 milliard d’euros du Fonds vert l’an prochain, et les effets de l’inflation. Il a dénoncé "une ponction sans précédent sur une seule année". "Il est inutile qu’on veuille nous faire des discours sympathiques sur la confiance à retrouver (entre Etat et collectivités, NDLR), alors que les actes immédiats sont, à l’inverse, la parole bafouée".
"La panne des investissements des départements"
Les mesures présentées "garantissent", selon lui, "la panne des investissements des départements", et "un coup de frein brutal aux investissements du bloc communal". M. Laignel a indiqué compter désormais sur les débats parlementaires sur le budget, notamment au Sénat, pour amender le projet de loi de Finances (PLF) dans un sens plus favorable aux collectivités.
Pour l’Association des petites villes de France (APVF), s’il est "absolument nécessaire de redresser les comptes de la nation", ces efforts ne doivent pas se faire au "prix de l’investissement des collectivités".
"La principale mesure d’économie, appelé +Fonds de précaution+ par le gouvernement, qui est un mécanisme contraignant sur les recettes des plus grandes collectivités, si elle n’affecte que peu les petites villes, les impactera indirectement, dans un effet boule de neige, en frappant leurs partenaires naturels que sont les départements et les intercommunalités", regrette l’APVF dans un communiqué.
Le plan d’économies présenté mardi entre dans le projet gouvernemental de trouver 60 milliards d’euros l’an prochain, toutes administrations confondues, pour ramener le déficit public de 6,1% à 5% du PIB. Le maire (PS) d’Issoudun (Indre) a noté à plusieurs reprises que M. Saint-Martin et Mme Vautrin avaient été « vagues » dans leurs explications, n’avaient transmis au comité des Finances locales aucun tableau reprenant les mesures qu’ils citaient.
"La présentation a été plus rapide que d’habitude parce que c’était assez brut de décoffrage", a-t-il souligné, tout en reconnaissant que les ministres avaient "l’excuse" de la "pagaille pour la préparation budgétaire" cette année, due à des délais très serrés après la dissolution et une longue attente de la nomination d’un Premier ministre.
(Source AFP)