Virginie Raymond, une lycéenne de 16 ans qui rêvait d'être photographe, est retrouvée morte dans la cuisine de l'appartement de ses parents situé rue de Belfort à Besançon le 20 octobre 1987. Sa poitrine est criblée de 14 coups de couteau. D'après les résultats de l'autopsie de l'époque, la victime n'a pas été violée. Aucune infraction ni aucun vol n'avait été constaté.
Quant à Corinne Bigler, une jeune étudiante de 21 ans, est retrouvée morte dans sa baignoire par son petit ami qui rentrait de vacances. L'appartement était situé rue du Pont à Besançon. Selon l'autopsie, la victime a été frappée plusieurs fois puis étranglée.
Dans cette affaire, là aussi, aucune trace d'effraction ni de viol.
Jamais la piste d'un tueur en série n'a été privilégiée par les enquêteurs. Les auteurs respectifs n'ont jamais été identifiés à ce jour. Les deux affaires avaient fini par un non-lieu.
Pourquoi ces affaires refont-elles surface ?
D'une part, ce sont les deux seules "affaires froides" ou "cold case" à Besançon, selon Edwige Roux-Morizot, procureur de la République. D'autre part, ce vendredi 20 octobre est le 30e anniversaire du décès de Virginie Raymond. Si ses proches n'avaient pas fait en sorte de relancer l'affaire en déposant plainte, elle serait aujourd'hui prescrite et donc classée pour toujours. "Ces cold cases nous tiennent à cœur à tous", souligne la procureure de la République.
L'affaire du meurtre de Virginie Raymond a été rouverte le 18 avril 2011, celle du meurtre de Corinne Bigler le 6 avril 2017 suite à de nouveaux dépôts de plainte.
Et maintenant ?
"À l'époque, les recherches ADN n'existaient pas. La science évolue tellement vite qu'on peut aujourd'hui donner quelque chose avec l'ADN, les traces retrouvées, donc des informations judiciaires sont rouvertes", explique Edwige Roux-Morizot. C'est pourquoi de nouvelles investigations sont entreprises auxquelles la procureure croit : "Tout est repris à zéro avec de nouveaux enquêteurs, un nouveau juge d'instruction, avec des avancées scientifiques" et des rapports avec les médias plus retenus "parce qu'à l'époque, tout était dit, les photographes pouvaient même entrer dans l'appartement pour prendre des photos des scènes !".
Bonne nouvelle pour les enquêteurs : "les scellés sont encore en bon état donc utilisables", précise la procureure.
De nouveaux témoignages ?
Comme dans de nombreux cold cases, telle que l'affaire Grégory, de nouveaux témoignages peuvent surgir y compris 30 ans après. "Peut-être que des témoins restés silencieux à l'époque peuvent, pourquoi pas, parler aujourd'hui", questionne Edwige Roux-Morizot.