Coeurdor à Mamirolle et Maîche : 38 personnes menacées de licenciement, des élus montent au créneau

L’avenir de l’entreprise Coeurdor, spécialisée dans la fabrication d’ornements pour l’industrie du luxe, est en suspens. Un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) menace 38 salariés, soit un quart des effectifs, sur les sites de Maîche et Mamirolle. Une annonce qui suscite la colère des élus locaux et des représentants du personnel. Une rencontre s'est tenue lundi 17 février à Maîche.

© Coeurdor Oerlikon SA

Cette rencontre s’est tenue en mairie de Maîche entre les élus du Doubs et les représentants du Comité social et économique (CSE) de Coeurdor. Alors que le Groupe Oerlikon, propriétaire de l’entreprise depuis 2021, avait assuré la pérennité de la société lors de son rachat, la réalité s’avère bien différente. "Une organisation structurelle défaillante a entraîné des difficultés bien supérieures à la légère inflexion du secteur du luxe", dénoncent les élus, soulignant que si le marché du luxe connaît une baisse de 5 %, Coeurdor, elle, subit une chute de 27 %.

Des licenciements jugés injustes

L’annonce de ce plan social est d’autant plus mal perçue que l’entreprise affiche une trésorerie de 12 millions d’euros et a bénéficié d’aides publiques. "Le contribuable français a contribué à hauteur de 40 % au financement de deux décolleteuses sur le site de Mamirolle, nous trouvons inacceptable et profondément injuste le Plan de Sauvegarde de l’Emploi, présenté aux salariés par la direction du Groupe", dénoncent les élu(e)s qui s’interrogent sur les véritables intentions du groupe suisse Oerlikon. "Les salariés et leurs familles ne doivent pas payer le prix d’une gestion hasardeuse, ni d’une volonté dissimulée de délocalisation" , alertent-ils. Ils craignent que la fermeture progressive des sites français ne serve qu’à maximiser la rémunération des actionnaires, au détriment du savoir-faire local.

Un appel à l’intervention de l’État

Face à cette situation, les élus du Doubs appellent l’État à intervenir pour empêcher une éventuelle délocalisation et préserver l’outil industriel de Coeurdor. "Alors que le gouvernement prône la réindustrialisation, il serait incompréhensible de voir disparaître une entreprise au savoir-faire reconnu", déclarent-ils. Unis derrière les salariés, les signataires du communiqué – députés, élus régionaux et locaux – demandent au Groupe Oerlikon de renoncer à ce projet de licenciement et d’explorer des alternatives pour assurer l’avenir de Coeurdor et de ses employés.

Mattieu Bloch et Jean-François Longeot montent au créneau

Face à ce risque de licenciements sur les sites Coeurdor de Maîche et de Mamirolle, le député du Doubs Matthieu Bloch a adresse une lettre au ministre de chargé de l'Industrie et de l'Énergie, Marc Ferracci. Après lui avoir exposé la situation, il demande au ministre les engagements qu'il compte prendre "pour éviter à tout prix cette délocalisation qui porterait un coup non négligeable à l'attractivité du territoire".

De son côté, le sénateur du Doubs Jean-François Longeot a posé une question écrite au ministre de l'Économie : il le questionne sur  ses intentions "face à ce projet de délocalisation de l'outil de travail de l'entreprise Coeurdor qui laisserait échapper les savoir-faire issus d'années d'expériences des salariés."

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