« Sur le cancer de la prostate, on est passé en quelques années de l’âge de pierre à l’âge de bronze » présente le chirurgien urologue Pierre-Charles Henry.
Le dépistage aidé par l’IRM
Déjà dans son dépistage. Dans les esprits, le patient passe par le toucher rectal, une biopsie douloureuse, ou un test PSA. Des méthodes « imparfaites, souvent plus douloureuses et plutôt approximatives ».
Mais depuis deux ans, la clinique Saint-Vincent s’est dotée de « l’Uronav ». Cette machine, « unique en France », permet une biopsie « bien plus précise ».
Sa technologie permet de coupler une IRM, réalisée en amont, avec une échographie en temps réel. Le médecin, guidé par ce système, peut donc aller plus rapidement et directement sur la lésion suspecte, détectée par l’IRM.
Et ponctionner cet endroit exact afin de donner un diagnostic précis et moins douloureux – puisqu’avec moins de « tâtonnements ». Cette machine aura permis de réaliser 1000 biopsies, d'environ 15 minutes chacune, en deux ans de présence à la clinique Saint-Vincent.
Le traitement par ultrasons : pour moins d'incontinence et de perte érectile
Mais en plus du dépistage, le traitement du cancer de la prostate a lui aussi évolué. Jusque-là, la clinique mettait à disposition plusieurs techniques de traitement, en fonction de la gravité du cancer :
- La surveillance active, si le cancer est peu agressif
- La chirurgie (l’ablation de toute la glande) grâce au robot Da Vinci
- La radiothérapie (chauffer la prostate aux rayons)
- La radioactivité (injecter des pierres d’iodes)
C’est alors qu’en 2015, est arrivé « l’HIFU ». Une machine qui envoie des ultrasons pour chauffer à 100°C l’endroit précis atteint par les lésions, "plutôt que de traiter l'ensemble de la glande - voire de tout enlever.."
« Ce traitement, qui dure environ une heure, se fait pour 99% des cas en ambulatoire" et surtout, « il permet de minorer de façon très importantes les effets secondaires, tant sur la qualité érectile que la qualité urinaire" assure le Docteur Henry.
Petite anecdote, "un patient l'ayant reçu est même revenu en prétendant que c'était de l'arnaque, tant rien n'avait changé pour lui - aucun effet secondaire. Mais les tests l'ont assuré : son cancer avait bien reculé !"s'amuse le chirurgien.
Un traitement "à la carte"
« C’est une vraie révolution » sourit ce dernier. "Et depuis septembre 2019, dans le cadre du protocole national PERFUSE, ce traitement est pris en charge (par l'assurance maladie) dans notre centre. Et permet aux patients d'accéder à cette technologie" se réjouit-il.
De quoi assurer "un traitement à la carte selon les envies du patient'"entre les différentes techniques proposées à la clinique Saint-Vincent. Attention toutefois : "parfois, selon la gravité ou l'agressivité du cancer, il n'est pas possible de traiter localement avec l'HIFU. On espère atteindre 20% des traitements via cette technique d'ici quelques années" conclut le docteur Henry.
#Besançon : le traitement du cancer de la prostate par ultrasons localisés est désormais "pris en charge" à la clinique Saint-Vincent selon le docteur Henry, chirurgien urologue pic.twitter.com/VWgkI6bNth
— macommune.info (@maCommune) October 18, 2019