Germaine Tillion est panthéonisée ce mercredi 27 mai 2015, aux côtés de trois autres figures de la Résistance : Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Jean Zay.
Le musée de la Résistance et de la Déportation, ainsi que le musée Comtois, ont choisi de rendre un hommage à cette femme à l'esprit décalé, femme "combative, drôle et volontaire".
Le musée Comtois revient sur son parcours d'ethnologue et son périple dans l'Aurès (nord-est algérien). 80 de ses clichés sont exposés, portant un éclairage sur la précarité et la situation de la femme en Afrique du Nord. L'exposition est accompagnée d'une projection de cinquante minutes.
"Résister avec humour"
Le musée de la Résistance et de la Déportation revient sur son expérience de la Résistance à la Déportation puis à la Libération, de 1939 à 1954. Germaine Tillion était "résistante avant la résistance", souligne Vincent Briand, attaché de conservation du Patrimoine. Avant même l'appel à la résistance du général De Gaulle, l'ethnologue "sort dans la rue pour vomir la haine et le dégoût qu'elle éprouve au discours de Pétain demandant l'armistice, le 17 juin 1940". Elle décide alors de résister. En 1943, elle est déportée en Allemagne, au camp de concentration pour femmes de Ravensbrück qui lui a inspiré trois ouvrages. A son retour de la guerre, l'ethnologue commence "un travail de mémoire, et d’écriture de l’histoire".
Vincent Briand précise que "les écrits de Germaine Tillion constituent une source d'archives de premier plan sur ce qui s'est passé dans les camps" et remarque que ce sont "les seuls écrits comiques dans la littérature concentrationnaire". Si Germaine Tillion "résiste avec humour", elle continue d'inspirer la résistance d'aujourd'hui : "Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux".
Infos pratiques
- Du 26 mai au 20 septembre 2015 à la Citadelle de Besançon
- musée Comtois et musée de la Résistance et de la Déportation
- Expositions en accès libre pour les détenteurs d'un billet Citadelle et les abonnés Citadelle