L’Urial de Boukhara est un mouflon sauvage vivant dans l’est de l’Iran, en Asie centrale, en Afghanistan, au Tadjikistan, en Ouzbékistan, et au Turkménistan. Il est reconnaissable grâce à ses longues cornes recourbées vers l’arrière en forme de faucille. Il s’agit d’un mammifère herbivore.
L’Urial de Boukhara a été choisi en raison de son statut de conservation et de l’importance de sa préservation. Cette initiative s’inscrit dans le Programme européen pour les espèces en danger (EEP), visant à préserver cette sous-espèce classée en danger sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Le Parc Zoologique du Muséum de Besançon accueille un mâle et deux femelles au sein de son enclos.
Un bâtiment multifonctionnel pour les animaux, mais aussi pour les soigneurs
”L’espace a été conçu avec un soin particulier pour permettre à cette espèce montagnarde d’exprimer ses comportements naturels”, souligne le Muséum de Besançon. ”L’environnement minéral et la typologie de la Citadelle se prêtent particulièrement bien à l’accueil des Urials. En effet, l’enclos a été aménagé en prenant en compte les différents facteurs de cet espace afin de répondre au mieux aux besoins des animaux.”
Cette réalisation est le fruit d’un travail collaboratif entre la direction du parc zoologique, les équipes vétérinaires et soigneurs et les équipes techniques, permettant ainsi d’agrandir l’enclos d’accueil et de penser l’espace de la manière la plus ergonomique possible. Le Muséum prédique que ”l’enclos offre une variété de substrats soigneusement sélectionnés et aménagés. Des zones de replis ont été prévues afin que les animaux puissent se mettre à l’écart du public. Des palissades en bois non-traité, renforçant la dimension écologique de ce projet, ont été installées et limitent la perception du public pour un meilleur confort des Urials. Le bois a été offert par l’entreprise Piguet (Franois), mécène de ce nouvel enclos.”
Un bâtiment multifonctionnel a été conçu pour une gestion flexible des animaux, incluant des couloirs adaptables pour les soins vétérinaires, une zone fermée et un préau. ”Les nouvelles installations permettent l’amélioration des conditions de travail des soigneurs et des vétérinaires, facilitant ainsi les interventions quotidiennes et les soins nécessaires. On y trouve par exemple, une trappe manipulable à distance pour la distribution de foin”, nous dit-on.
Un espace ombragé au design similaire aux habitats traditionnels d’Asie centrale, a été prévu pour offrir aux visiteurs un endroit confortable pour se reposer et observer les Urials dans un environnement respectueux de leur bien-être. Des trappes d’observation ont été intégrées dans la palissade pour contempler les animaux en toute discrétion.
Le Muséum de Besançon, le seul en France à présenter cette sous-espèce rare
Deux sous-espèces d’Urials sont concernées par un Programme européen pour les espèces menacée (EEP) : l’Urial de Boukhara et l’Urial transcaspien. L’Urial de Boukhara est actuellement représenté par seulement 42 individus répartis dans six parcs zoologiques européens membres de l’Association européenne des zoos et aquariums.
Le Muséum de Besançon est le seul en France à présenter cette sous-espèce rare. Les trois Urials proviennent de zoos en Finlande et en Suède, illustrant la coopération internationale essentielle à leur préservation.
En France, seul un autre parc, la ménagerie du Jardin des Plantes à Paris, héberge quant à elle, des Urials transcaspiens.
Conservation in-situ : sur le terrain, la situation des Urials est préoccupante
L’espèce dans son ensemble est classée ”Vulnérable”, tandis que la sous-espèce de Boukhara est ”En danger” sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).
La population sauvage d’Urials de Boukhara est estimée à environ 1.000 individus, avec des estimations variant entre 800 et 1.200 selon les sources, comme l’indique la liste rouge de l’IUCN. Cette population est en déclin. Le principal objectif de l’EEP est de maintenir une population d’assurance en captivité. ”Cette mesure vise à prévenir la disparition totale de l’Urial de Boukhara dans son habitat naturel, offrant ainsi une chance de restauration et de réintroduction potentielle”, conclut la Citadelle.
(Communiqué)