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Quand Abdelkader (Sami Bouajila) sort de prison, il a épousé les idées révolutionnaires du FLN (Front de Libération Nationale) et retrouve dans le bidonville de Nanterre, sa mère, son frère aîné Messaoud (Roschdy Zem) qui a survécu à la captivité en Indochine et son jeune frère Saïd (Jamel Debbouze) qui est devenu patron d’un cabaret à Pigalle.
Rachid Bouchareb choisit de traiter le conflit algérien avec de nombreuses ellipses, en abordant hâtivement divers évènements comme le massacre de Sétif ou la rivalité fratricide entre MNA et FLN. C’est un choix qui n’empêche pourtant pas le film de souffrir de quelques longueurs.
Au cœur de cette fiction historique, le destin des trois frères est lié à la lutte idéologique. Alors que Messaoud et Abdelkader se tournent vers l’action armée contre la France, Saïd s’y refuse et rêve de faire de son poulain un champion mondial de boxe. Des portraits touchants d’hommes, dépassés par ce qui se joue mais qui acceptent la souffrance pour faire triompher une cause en laquelle ils croient.
Le film se concentre en effet sur ces hommes, obligés d’affronter leurs propres démons et qui sont parfois pris presque à contrecœur dans l’escalade de la violence. Un film courageux avec des rôles prenants pour rappeler les torts partagés et les dérives d’un conflit meurtrier qui aboutira à l’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet 1962.
Quentin Buchberger
**** : à voir absolument
*** : à voir
** : pourquoi pas ?
* : mieux vaut éviter
*** : à voir
** : pourquoi pas ?
* : mieux vaut éviter
Prochaine rubrique cinéma: le samedi 2 octobre
Réalisation : Rachid Bouchareb
Scénario : Rachid Bouchareb et Olivier Lorelle
Avec : Jamel Debbouze, Roschdy Zem, Sami Bouajila
Durée : 2h 18 min
Genre : Historique
Pays : Algérie, France
Photographie : Roger Arpajou
Musique : Armand Amar
Année de production : 2010
Distribution : Studio Canal
Date de sortie : 22 septembre 2010
A voir du même réalisateur : Little Senegal (2001), Indigènes (2006) en partie tourné en Franche-Comté