Cimetière Saint-Claude à Besançon : le nouveau carré musulman boueux, une famille en colère ne peut pas se recueillir…

Publié le 03/05/2024 - 07:52
Mis à jour le 03/05/2024 - 08:27

Depuis 4 mois, une famille déplore les conditions dans lesquelles leur maman est enterrée, dans le nouveau carré confessionnel musulman du cimetière Saint-Claude à Besançon. Gadoue, flaques d’eau… l’accès aux tombes est difficile et accidenté pour les personnes qui souhaitent venir s’y recueillir.

Malik Baali, 33 ans, le plus jeune d’une fratrie de six enfants, dont la maman est décédée en décembre 2023, se dit en colère et triste parce qu’il a l’impression d’être abandonné par la Ville de Besançon et plus particulièrement le service dédié aux cimetières. Pourquoi ? 

En décembre 2023, Malik Baali, 33 ans, et ses six frères et soeurs ont enterré leur mère dans le nouveau carré musulman du cimetière Saint-Claude, mais ça ne s’est pas passé comme ils l’avaient imaginé. ”Rien ne s’est déroulé dans de bonnes conditions”, nous confie Malik, ”le trou a été fait vite fait et le terrain et l’accès étaient tellement impraticables que des personnes à mobilité réduite n’ont pas pu se rendre à l’enterrement.” Comme on peut le constater sur les photos qu’il nous a envoyées, ”il faut être équipé de bottes en caoutchouc pour pouvoir se recueillir”, commente-t-il.

Suite aux funérailles, Malik a demandé à la mairie à ce que l’accès au carré musulman soit facilité dans un délai de 2 mois… 4 mois sont passés et rien n’a avancé.

"On ne demande pas un tapis rouge ou un sol en or, on veut juste des graviers”

Après différents appels au service compétent de la mairie de Besançon, Malik nous confie se sentir ”abandonné” par la municipalité. ”La colère est immense, la tristesse aussi, on a l’impression d’être abandonnés, alors qu’on a payé la concession. On m’explique que notre demande ne fait pas partie de l’appel d’offres commandé aux entreprises de remblayer avec des graviers pour donner accès aux personnes (…) C’est une situation ridicule.”

Et la famille de Malik n’est pas la seule à s’être plainte de la dégradation de l’accès à cette partie du cimetière, d’autres ont contacté la mairie pour effectuer la même demande. 

Pour le jeune homme, ”la Ville de Besançon ne respecte pas ses engagements alors que le rôle de la maire est de garantir la sécurité de la population, on ne veut pas un sol en or ou un tapis rouge, on veut juste des graviers !”, s’insurge-t-il, ”c’est inhumain, nous n’avons toujours pas pu commencer notre deuil.” 

Le week-end dernier, Malik, accompagné de ses frères et soeurs qui viennent des quatre coins de la France, n’a pas pu se recueillir en raison de l’état du sol pour atteindre la tombe de leur mère. "J’exige d’avoir la possibilité de me recueillir quand je le désire et quand mes frères et soeurs le souhaitent quand ils viennent à Besançon et que la Ville respecte les familles et les défunts (…) Ce n’est pas ma ville, ce ne sont pas mes valeurs, je suis vraiment déçu”, nous dit-il.

Que répond la Ville de Besançon ?

Contactée par téléphone ce jeudi 2 mai, Élise Aebischer, adjointe à la maire de Besançon en charge notamment des relations aux usagers, nous dit ”comprendre ces familles en difficulté”. Elle nous explique dans un premier temps que l’aménagement de l’espace dans lequel la maman de Malik est enterrée s’est terminé en décembre 2023 et qu’en raison de la météo, particulièrement pluvieuse, il serait aujourd’hui compliqué de trouver un moyen de rendre le cimetière accessible.

”Pour vous situer, avant le Covid, la Ville recevait 15 à 30 demandes pour enterrer des défunts dans le carré confessionnel musulman, lequel existe depuis les années 70. Depuis le Covid, on fait face à une explosion du nombre de demandes, c’est-à-dire 70 demandes en moyenne par an, ce qui a poussé la municipalité à reconstruire un carré de 224 places en 2023 pour lequel un budget de 740.000€ a été alloué, afin qu’il n’y ait pas une rupture de charge pour les familles musulmanes”, précise l’élue.

Ensuite, l’adjointe ajoute que ”depuis la construction de ce nouveau carré confessionnel musulman, la terre n’a pas encore eu le temps de se stabiliser et le gazon n’a pas pu prendre en raison d’une météo pluvieuse jusqu’à présent, on se retrouve donc avec une partie marécageuse.” Elle justifie également ce fait par ”les nouvelles inhumations impliquant la venue d’engins des pompes funèbres et qui n’aident pas le sol à se stabiliser.” Elise Aebischer précise qu’à ce jour, 25 places sur les 60 de ce nouveau carré confessionnel sont prises.

Pourquoi ne pas mettre des graviers ou des caillebotis ?

”Aujourd’hui, il n’est pas possible de mettre des graviers pour éviter d’endommager les roues des machines des pompes funèbres ni des caillebotis parce que ce serait compliqué de faire passer les engins”, affirme Elise Aebischer, ”mais l’objectif est bien de faire un espace qualitatif, avec du gazon, quelque chose de très joli, mais il faudrait que l’on arrête de procéder à des inhumations, ce qui n’est pas envisageable.” Le cimetière Saint-Claude est l’un des seuls à proposer des carrés confessionnels musulmans dans le Doubs.

Enfin, l’adjointe se dit convaincue que "cet été, ce sera plus qualitatif” et regrette qu’aujourd’hui, ”nous soyons à court de solutions.”

Infos +

  • Le carré confessionnel musulman du cimetière Saint-Claude compte aujourd’hui 900 places, dont 35 sont encore libres.
  • Entre 2018 et 2022, la Ville de Besançon a étendu le carré musulman à hauteur de 1 million d’euros de travaux.
Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Société

Dans le Doubs, 1.600 personnes sont sous une obligation de quitter le territoire français

Lors d'une conférence de presse ce vendredi 21 février portant sur le plan d’action départemental de restauration de la sécurité du quotidien dans le département du Doubs, le préfet du Doubs Rémi Bastille, nous a informé que 1.600 personnes font actuellement l’objet d’une OQTF sur le territoire, c’est-à-dire une obligation de quitter le territoire français.

Sécurité du quotidien dans le Doubs : hausse de la délinquance, une situation sous surveillance…

Rémi Bastille, préfet du Doubs, le commissaire divisionnaire Laurent Perraut, directeur interdépartemental de la police nationale (DIPN), et le colonel Lionel James, commandant du groupement de gendarmerie départementale, ont présenté le plan d’action départemental de restauration de la sécurité du quotidien en sept axes principaux vendredi 21 février 2025 à la préfecture du Doubs.

Le surendettement en hausse dans le Doubs : qui sont les personnes surendettées et pourquoi ?

VIDÉO • En 2024, le nombre de dossiers déposés auprès de la commission de surendettement du département du Doubs s’élève à 1.125, soit une hausse de 12,3% en un an. Le préfet du Doubs, Rémi Bastille, et le directeur départemental de la Banque de France, Laurent Quinet, ont présenté l’évolution du phénomène de surendettement et les dispositifs mis en oeuvre dans le territoire jeudi 20 février 2025.

Grand Besançon Métropole renouvelle son appel à projets étudiants

Après le succès de sa première édition en 2024, Grand Besançon Métropole a annoncé le 19 février 2025 le lancement de la deuxième saison de son appel à projets "Soutien aux initiatives étudiantes". Une initiative visant à encourager et financer des projets portés par les étudiants et les associations du territoire.

Nouveau rappel de Morbier, raclette et tome dans toute la France

De nombreux lots de fromages de type morbier, raclette et tome notamment de la marque Jean Perrin basé dans le Doubs font l’objet d’un rappel massif par le site gouvernemental rappel conso publié le 19 février 2025. Ces fromages sont susceptibles d’être contaminée par une bactérie Escherichia coli (E. Coli).

En Bourgogne Franche-Comté la Poste récupère désormais vos vieilles paires de lunettes

Depuis le 10 février 2025, il est possible de déposer ses paires de lunettes inutilisées dans trois bureaux de poste en Bourgogne Franche-Comté, à Besançon, Les Rousses et Nevers dans le cadre d’une expérimentation menée par La Poste et l’entreprise lilloise Lunettes de Zac. Explications.

70 ans et pas une ride pour la 7e brigade blindée de Besançon

D’ordinaire commandée par le général Philippe Le Carff, qui avait pour l’occasion laissé la présidence de la cérémonie au général de corps d’armée Pierre-Yves Rondeau, la 7e brigade blindée, a fêté son 70e anniversaire mardi 18 février 2025 au coeur de la Citadelle de Besançon. 

La police nationale en mission séduction à Planoise

Dans le cadre de la grande campagne de recrutement de policiers adjoints pour le département du Doubs, la Direction interdépartementale de la police nationale 25 a organisé, en partenariat avec France Travail, une rencontre avec des potentiels candidats dans les locaux de l’organisme situé dans le quartier de Planoise à Besançon ce mardi 18 février 2025. 

À Besançon, la gendarmerie nationale honore ses héros

Ce lundi 17 février, à la caserne capitaine Girard des Forts de justice de Besançon et comme partout ailleurs en France, les gendarmes du Doubs ont célébré les héros du quotidien lors d’une cérémonie militaire solennelle. Celle-ci a été présidée par le colonel Lionel James, commandant le groupement de gendarmerie départementale du Doubs, et en présence des autorités militaires, administratives, civiles et judiciaires du département.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 8.72
couvert
le 21/02 à 21h00
Vent
1.76 m/s
Pression
1019 hPa
Humidité
86 %