"Un non sens à l’heure de l’autonomie stratégique de l'Europe", "Inadmissible !" Christophe Grudler a fait part de sa surprise et de sa colère cette semaine alors qu'un appel d’offres de Frontex, estimé à 50 M€ et lancé fin 2019 pour un service de drones, conduit à rejeter toutes les entreprises européennes... en favorisant in fine la technologie américaine.
Préférence... américaine
"Je ne comprends pas comment cet appel d’offres de Frontex a pu être validé. D’autant plus qu’il s’agit d’un contrat de service et pas le choix d’un matériel précis..." déclare-t-il en réaffirmant son attachement "à la "préférence européenne dans nos choix industriels sur des secteurs stratégiques."
Les critères de sélection empêchent en effet selon Christophe Grudler les entreprises européennes de répondre à l'appel d'offres "alors qu’elles auraient eu tous les atouts pour surveiller efficacement nos frontières maritimes, si elles n’avaient pas été exclues de facto par les critères techniques de Frontex."
L’appel d’offres demande par exemple 20h d’autonomie de surveillance. Ce que seul le "Reaper" est en mesure de proposer. Les entreprises européennes peuvent le faire en mettant en réseau, à coût équivalent, deux drones. Mais le cahier des charges exige qu’un seul drone soit utilisé pour y parvenir...
Le député met en cause le lobbying de l’entreprise américaine Ga-Asi, fabricant des Reapers et qui a effectué récemment en Grèce, des vols de démonstrations pour les pays de l’Union européenne).
"En choisissant de se fournir en drones de technologie non européenne pour surveiller nos frontières maritimes, l’Agence ferait peser un risque sur notre autonomie et notre sécurité, tout en fragilisant notre industrie européenne" s'insurge le député européen.
Christophe Grudler alerte la Cour de Justice de l’Union européenne
Christophe Grudler qui est également vice-coordinateur Renew pour la Commission ITRE (Industrie, Recherche, Énergie), et membre de la Commission SEDE (Sécurité et Défense) du Parlement européen a alerté la Cour de Justice de l’Union européenne et interpellé la Commission européenne à ce sujet.
"Si une telle décision devait être confirmée, l’Union européenne ferait le choix de laisser une nouvelle fois entrer des opérateurs et des technologies externes à l’Europe pour la protection de ses citoyens, alors que cela relève de sa souveraineté" conclut Christophe Grudler.