"C'est une seconde vie redonnée au château", a jugé Delphine Samsoen, directrice générale du Centre des monuments nationaux (CMN), auquel appartient ce chef-d'oeuvre architectural.
Deux ans de travaux, pour 4,5 millions d'euros, ont permis une rénovation complète de l'aile est du château, jusqu'alors fermée au public, qui était "dans un état absolument apocalyptique", a rappelé Martin Bacot, architecte en chef des monuments historiques. Les pièces, totalement vides, étaient de plus mangées par l'humidité remontant des douves toutes proches. Cette aile, représentant environ la moitié de la superficie du château, était occupée par les appartements du comte de Sarcus qui, dans les années 1830, avait sauvé de la ruine le château du XIVe siècle, jadis propriété du comte Bussy-Rabutin (1618-1693).
"Les travaux ont remis en valeur le château"
Cousin de Madame de Sévigné, Bussy-Rabutin avait été exilé en Bourgogne pour avoir dévoilé les galanteries des grands de son temps dans "L'Histoire amoureuse des Gaules". Assoiffé de vengeance, le courtisan en disgrâce avait fait de son château une série de galeries de 300 tableaux et peintures se moquant de la cour et des nobles, qui sont aujourd'hui encore visibles au château. Le comte de Sarcus avait voulu conserver ces galeries et avait décidé d'occuper l'aile est, y aménageant de sublimes appartements du XIXe siècle. Mais ceux-ci n'avaient pas survécu aux dommages du temps.
Il aura fallu une remise en état complète, ainsi qu'un réameublement le plus fidèle possible, pour restaurer ces pièces. "Les travaux ont remis en valeur le château. Deux siècles plus tard, ils lui redonnent une seconde vie", a estimé Mme Samsoen. Outre l'aile est, c'est l'ensemble du monument, à une heure environ de Dijon, qui a bénéficié d'une remise à jour, avec des rénovations et l'installation de nouvelles acquisitions, dont un manuscrit de "L'Histoire amoureuse des Gaules", miraculeusement retrouvé.
"Nous aimerions dépasser" le record des 35.000 visiteurs par an, jamais égalé depuis la fin des années 1990, a souhaité le directeur du château, François-Xavier Verger. Le site culminait, avant la crise du Covid, à environ 32.000 entrées annuelles.
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L'importante restauration offre de nouvelles pièces à visiter mais également un nouvel espace capable d'accueillir des expositions temporaires, notamment d'art contemporain.
(AFP)