EHPAD, MARPA…
Imaginez une personne en tenue de cosmonaute, le visage mangé par un masque, penché sur une personne âgée. La scène se déroule dans une MARPA ou, pour le dire autrement, dans une maison d’accueil et de résidence destinée à des personnes âgées autonomes et en petit nombre. Chacun peut y vivre en toute indépendance et bénéficie d’un accompagnement adapté à ses besoins et son autonomie.
Guillaume, au service de personnes fragiles
Notre cosmonaute s’appelle Guillaume. Il a 28 ans. Il n’est pas là depuis très longtemps puisqu’il travaillait il y a peu dans un établissement spécialisé dans l’accueil de jeunes de 6 et 18 ans.
Et puis est survenue l’épidémie de Covid-19 et les mesures de confinement que nous connaissons encore. Cela a conduit l’association employant Guillaume à faire évoluer l’accompagnement de ce jeune public vers des contacts téléphoniques et par mail.
Dans le même temps, la MARPA que j’évoquais plus haut a vu se tarir le volant de bénévoles et offrant activités et animations, du fait des mesures de confinement, Guillaume s’est vu proposer de renforcer l’équipe de la MARPA, ce qu’il a fait sans hésiter avec un autre de ses collègues.
Des personnes âgées à l’écoute
«À mon arrivée, j’ai rencontré des personnes âgées habitées d’une grande inquiétude. Informées de ce qui se passait à l’extérieur, toutes ne comprenaient pas la gravité de la situation et donc le confinement qui leur était imposé, dans leur appartement. D’autres exprimaient de la compassion pour le personnel permanent débordé, et de la peine pour les familles touchées par cette maladie ». Et pourtant les résidants de la MARPA ont besoin d’activités pour maintenir leurs capacités cognitives et leur motricité…
Guillaume, pédagogue, animateur… et soutien
Appelé en renfort pour prendre le relais des bénévoles confinés chez eux et pour épauler le personnel, « très marqués par cette pandémie », Guillaume a été accueilli par le directeur qui a pris soin de lui présenter chaque résident. Avec ces personnes, Guillaume va construire des temps d’animation et d’échange. « On va se servir de la situation sanitaire pour nourrir des discussions. Nous ne devons pas en avoir peur, mais relativiser et aider ces personnes à relativiser pour leur permettre de tenir… Le temps d’une activité, elles retrouvent le sourire et certaines sont même au bord des larmes en revoient d’autres résidents ».
Et toujours des règles sanitaires et de distanciation strictes
Ces activités se déroulent évidemment dans un contexte très contraint, « mais c’est possible avec des animations à trois résidents chacun étant situé à deux mètres de l’autre et avec désinfection des lieux avant et après ». Malgré cela, ou peut-être grâce à cela, Guillaume voit dans cette MARPA « un espace préservé où règne une ambiance bienveillante ».
Le soir, avant de repartir, il aide à distribuer les repas, l’occasion certainement d’un dernier mot, en attendant de revoir ces résidents avec lesquels, durant la journée, il a marché ou fait du jardinage…