"La France, malgré les épreuves, est plus forte aujourd’hui qu’il y a deux ans", a assuré le chef de l’État, filmé debout, devant les jardins de l’Élysée, dans une allocution d’une quinzaine de minutes.
"Les semaines à venir seront difficiles" à cause du variant Omicron, a-t-il reconnu d’un débit rapide. Mais il y a "de vraies raisons d’espérer" grâce au vaccin. "J’en appelle aux 5 millions de non-vaccinés, faites ce geste simple (…), toute la France compte sur vous." "Nous pourrons ainsi surmonter cette vague", a-t-il ajouté en promettant de "tout faire pour préserver l’activité du pays" et d'"éviter de prendre des restrictions qui pèsent sur notre liberté".
Le chef de l’État tentait de rassurer des Français particulièrement pessimistes, dont seuls 17 % pensent que 2022 sera meilleure que 2021, selon un sondage Odoxa réalisé par Internet les 21 et 22 décembre.
Décidé à ne pas parler que du Covid, il a ensuite énuméré ses réformes, "en cavalcade". "Là où nous aurions pu tout reporter, nous n’avons jamais renoncé à notre ambition collective", a-t-il dit. "Rien que ces dernières semaines et dans les prochains mois, des décisions qui changeront la vie dont on parlait depuis des décennies ont été et seront prises ." Il a cité, entre autres, la "réforme de l’assurance-chômage", les mesures de "pouvoir d’achat", "l’augmentation des salaires des fonctionnaires les plus modestes", "la rénovation thermique". "Jamais depuis quinze ans le chômage n’a été aussi bas", a-t-il insisté.
Autre axe de son discours, le début, en ce 1er janvier, du semestre de la présidence française de l’Union européenne, sujet marqueur de son quinquennat et possible thème d’une prochaine campagne. "Vous pouvez compter sur mon engagement total pour faire de ce moment un temps de progrès pour vous", a-t-il promis.
Quant à l’élection présidentielle, qui aura lieu dans moins de quatre mois, il s’est contenté d’affirmer, sans révéler s’il serait candidat, que 2022 serait "une année décisive" en raison des élections présidentielle et législatives. "Nous aurons des choix majeurs à faire", a-t-il dit en recommandant "bienveillance et tolérance". "Pour ma part, quelles que soient ma place et les circonstances, je continuerai à vous servir et de la France, notre patrie, nul ne saura déraciner mon cœur", a-t-il conclu, citant le résistant Marc Bloch, exécuté par la Gestapo en 1944.
Drapeau européen
Son discours s’est terminé sur l’image du drapeau européen projeté sur la façade de l’Élysée, comme ce sera le cas sur une dizaine de bâtiments parisiens, dont la tour Eiffel dès vendredi, et des mairies de grandes villes françaises.
Un drapeau qui était au centre de la dernière polémique de 2021. Marine Le Pen s’est dite "outrée que le drapeau français ait été remplacé par celui de l’Union européenne sous l’Arc de Triomphe, au-dessus de la tombe du soldat inconnu", dénonçant une "provocation". "L’Arc de Triomphe sous Macron : après le saccage et l’empaquetage, l’outrage", a abondé Éric Zemmour.
"Présider l’Europe oui, effacer l’identité française non !" a insisté la candidate LR Valérie Pécresse, qui "demande solennellement à Emmanuel Macron de rétablir notre drapeau tricolore à côté de celui de l’Europe" sous l’Arc de Triomphe. L’opposition a critiqué les derniers vœux de son quinquennat, un "exercice d’autosatisfaction annuel" qui "ne parvient pas à masquer la réalité de son mauvais bilan", selon Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat.
"D’abord un président secouriste et ensuite le discours du répondeur automatique du siège de LREM", a fustigé le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon.
"Emmanuel Macron est si déconnecté des réalités qu’il ose prétendre que la France est plus forte après deux années d’échec de sa gestion sanitaire", a dénoncé de son côté Marine Le Pen, regrettant que le chef d’État sortant "n’ait pas le courage d’annoncer sa candidature" pour 2022.
(AFP)