Casino et son emblématique PDG Jean-Charles Naouri martelaient vouloir préserver l'intégrité du groupe qui comptait fin 2022 200.000 salariés dans le monde, dont 50.000 en France, sous des enseignes bien connues comme Monoprix, Franprix ou Grupo de Acucar.
"Mon point d'honneur, c'est de faire en sorte que Casino (...) soit sauvé", déclarait au magazine Le Point celui qui est encore pour quelque mois actionnaire majoritaire du groupe. Jean-Charles Naouri disait n'avoir pas ménagé ses efforts pour que le groupe ne soit pas "cassé en morceaux, après un bain de sang".
Casino avait trouvé un accord entre ses créanciers d'une part et des repreneurs, les milliardaires Daniel Kretinsky, Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds Attestor, d'autre part, pour une restructuration de son insoutenable endettement et une augmentation de capital devant apporter 1,2 milliard d'euros d'argent frais au total.
Dans la foulée, Casino était entré fin octobre en procédure dite de sauvegarde accélérée pour mener à bien la restructuration de sa dette et le passage de témoin, attendus à l'horizon du 1er trimestre 2024.
Mais les performances commerciales du groupe restent décevantes et Casino a une nouvelle fois abaissé fin novembre ses prévisions d'activité pour la France, anticipant désormais une perte d'exploitation pour 2023 et un bénéfice d'exploitation divisé par près de deux en 2024.
Manifestations d'intérêt
Dans ce contexte, le quotidien Les Echos a indiqué dimanche soir que Casino avait reçu des manifestations d'intérêt pour les supermarchés et hypermarchés non concernés par l'accord avec le groupement Intermarché.
Les deux entités s'étaient mises d'accord pour la cession totale de 119 magasins employant environ 4.000 personnes, une première vague début octobre et une seconde "à horizon maximum de trois ans". Une troisième tranche d'une soixantaine de magasins était optionnelle.
A fin 2022, Casino comptait en France 77 hypermarchés et 474 supermarchés sous l'enseigne verte fondée à Saint-Etienne il y a 125 ans.
Le quotidien économique, selon lequel les candidats potentiels ont jusqu'à mercredi pour faire connaître un éventuel intérêt, ajoute que si la cession des autres super et hypermarchés du groupe était menée à bien, elle pourrait entraîner la vente d'entrepôts et poserait la question de l'avenir du siège historique du groupe à Saint-Etienne.
Mi-juillet, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait indiqué que "l'Etat sera vigilant sur l'emploi" et sur le maintien du "siège à Saint-Etienne". L'accord entre Casino et les candidats à sa reprise prévoit effectivement le maintien du siège dans la Loire.
Casino précise dans son communiqué lundi que les "marques d'intérêts" reçues seront "analysées par le groupe Casino et le consortium" de repreneurs "dans les prochaines semaines". "Toute opération de cession devra être préalablement approuvée par le consortium", indique encore l'entreprise.
Casino a par ailleurs annoncé le rachat, pour 10 millions d'euros, et auprès de Grupo Pao de Acucar (GPA), d'une société luxembourgeoise, CBD Luxembourg Holding, détenant "indirectement 34,0% du capital de Cnova", la maison mère du e-commerçant CDiscount. L'opération porte "la participation de Casino dans sa filiale de vente en ligne à près de 99%".
(Source AFP)