"Ce texte répond aux attentes très concrètes de 700.000 femmes qui vivent avec le cancer (du sein) et pour elles, qui sont dans l'urgence, cette loi constitue une réelle avancée", a déclaré son rapporteur, le communiste Yannick Monnet, qui a salué une "mobilisation transpartisane" pour adopter un texte de "compromis". Le texte, voté dans les mêmes termes qu'au Sénat fin octobre, va désormais pouvoir entrer en vigueur.
Cancer le plus fréquent et le plus meurtrier chez les femmes, il place nombre d’entre elles dans une situation financière fragile, avec un reste à charge souvent élevé et de nombreux soins annexes non-remboursés. Avec un reste à charge de "1.400 euros en moyenne", les patientes "les plus précaires renoncent aux soins ou produits non pris en charge ou insuffisamment remboursés qui s’avèrent trop onéreux", selon Yannick Monnet. Le texte vise notamment une prise en charge intégrale du renouvellement des prothèses mammaires, du tatouage médical de l’aréole et du mamelon ou de soutien-gorge adaptés.
Un encadrement des dépassements d’honoraires
Un forfait spécifique, dont le montant doit être arrêté par décret, doit aussi permettre l’achat de produits prescrits par les médecins, mais qui ne sont aujourd’hui pas remboursés et qui pèsent lourd dans le budget des patientes. C’est par exemple l’achat de crèmes contre les sécheresses, ou encore de vernis pour prévenir la chute des ongles induite par les traitements. Une autre enveloppe permettant de financer des soins psychologiques, des séances de nutrition ou des séances d’activités physiques, dispositif déjà existant après les soins, a été acté pour les malades en cours de traitement. C’est aussi un encadrement des dépassements d’honoraires des médecins qui pratiquent les reconstructions mammaires après une mastectomie qui a été acté.
Le niveau du plafond sera négocié dans la convention médicale entre l’assurance maladie et les médecins. Pour Yannick Monnet, il s’agit «d’une avancée majeure» puisque les dépassements d’honoraires représentent le premier poste dans le reste à charge. Et alors que 15% des femmes renoncent à cette chirurgie de réparation pour des raisons financières. "Oui, nous aurions peut-être pu aller plus loin", a concédé Yannick Monnet, mais il faut permettre une "application rapide" de mesures "très attendues par les associations" de lutte contre le cancer du sein.
(AFP)