Avec plus de 70.000 nouveaux cas par an, le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l'homme. Et Besançon est à la pointe de son traitement grâce à l'arrivée il y a un an du système de biopsie UroNav.
"J’ai découvert ce dispositif il y a deux ans lors d’un congrès d’urologie à Londres" explique le Dr Pierre-Charles Henry de la clinique St-Vincent. "Cet appareil est utilisé aux États-Unis depuis 2014. Et nous en avons la primeur, car il n’est pas encore distribué en France. Mais nous avons u l'acquérir grâce au partenariat noué avec Genève...". Son coût, de 150.000 €, a été financé à deux tiers par les quatre urologues de la clinique et par l'établissement pour le tiers restant.
200 biopsies ont déjà été réalisées avec cette technique consistant à prélever des fragments de la glande prostatique : 6 à 12 carottes en général. Ces fragments font ensuite l’objet d’une observation au microscope afin de caractériser la tumeur cancéreuse : son étendue, sa localisation et sa gravité.
Un tournant dans la prise en charge du cancer de la prostate
"Nous sommes à un tournant de la prise en charge du traitement du cancer de la prostate" se réjouit le Dr Vincent Bailly. "Avec ce système, avec l'aide des radiologues, on couple des images IRM pour une meilleure localisation tumorale. UroNav, agit alors comme un GPS pour définir le périmètre très précis de la zone de biopsie".
Et c'est justement cette biopsie qui est au centre du processus de décision thérapeutique du cancer. "En caractérisant avec plus précision la tumeur, nous pouvons aujourd'hui proposer un traitement plus adapté au patient, évitant le risque d’effets secondaires tels que l’incontinence, l’impuissance" indique le DR Clément Darcq . "Depuis que nous utilisons UroNav, depuis septembre 2017 il est possible de cibler les lésions à 3 mm près. Et d’avoir des informations le plus tôt possible sur l’agressivité d’une tumeur par exemple ..."
Cette biopsie était à l'origine guidée au doigt par toucher rectal. Avec l’échographie et aux images en temps réel, la ponction avec l'aiguille de prélèvement est devenue plus précise. Il s'agit de la biopsie échoguidée par voie transrectable avec sonde placée dans le rectum. Problème : les images restent d’une résolution médiocre. "Les ponctions ne peuvent être ciblées que par quadrant ou sextant : on cible la zone de la prostate où ont été repérées des lésions, mais ce qui ne donne pas de certitude sur le fait de prélever à l’endroit précis de la tumeur".
Le système de biopsie UroNav d’Invivo permet de réaliser les ponctions avec précision sur les lésions suspectes, grâce à la fusion des images IRM prébiopsiques de la prostate avec des images de biopsie guidées par ultrasons en temps réel. "L’image donne une excellente délimitation de la prostate et des lésions suspectes" explique le radiologue. Le praticien dispose d’une visualisation claire de son aiguille de biopsie pour réaliser la ponction dans la tumeur.
Innovation en urologie
Après avoir développé les prises en charge des hospitalisations de moins de 12h en ambulatoire et de la mise en place en 2012 de protocoles de récupération rapide après chirurgie (RRAC), la clinique dit vouloir également investir afin de permettre aux patients de bénéficier "des dernières avancées médicales".
En décembre 2010, la clinique a été le premier établissement franc-comtois doté d’un robot chirurgical pour traiter les cancers de la prostate par un traitement chirurgical ablatif mini-invasif par coelioscopie. Robot utilisé depuis huit ans sur près de 1.000 interventions. Le robot Da Vinci a été renouvelé en début d'année et offre de meilleures performances. "L’utilisation du matériel robotisé permet au chirurgien de réaliser des gestes plus précis dans une zone anatomique contrainte, grâce à une vision 3D et des bras articulés dotés de micro-instruments".
La clinique propose par ailleurs depuis 2015 un traitement non chirurgical par ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU). "Une sonde endorectale délivre des ultrasons dont l’intensité et la focalisé provoquent une chaleur intense qui détruit le tissu à l’intérieur de la zone ciblée, et ce au millimètre près."140 patients ont bénéficié en trois ans de ce dispositif nommé "Focal-One".
Info +
En août 2018, la clinique Saint-Vincent a été classée par l'hebdomadaire Le Point à la 29e place des 50 meilleures cliniques françaises. Elle se positionne notamment au 6e rang dans ce classement pour le traitement des cancers de la prostate (dans le top 10 depuis 10 ans). En Franche-Comté, 41 % des cas de cancers de la prostate sont traités au sein de l'établissement.
À propos de la clinique Saint-Vincent
Née en 1992 du regroupent de plusieurs établissements, la clinique Saint-Vincent de Besançon s'est progressivement développée pour atteindre une capacité de 250 lits et places installés.
Elle emploie aujourd'hui 430 salariés et a accueilli 36.000 patients en 2017.
La Clinique Saint Vincent propose les spécialités chirurgicales et médicales avec l'appui de 80 spécialistes :
- Chirurgie bariatrique, digestive, proctologique et viscérale
- Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie
- Chirurgie ophtalmologique
- Chirurgie orthopédique & du rachis
- Chirurgie oto-rhino-laryngologique
- Chirurgie plastique et reconstructrice
- Chirurgie urologique
- Chirurgie vasculaire
- Anesthésie
- Cardiologie fonctionnelle et interventionnelle
- Dermatologie
- Gastro-entérologie
- Médecine générale et gériatrique
- Pneumologie
- Soins palliatifs
La Clinique offre un service de cardiologie accueillant les urgences 24h/24 et 365 jours/an ainsi qu’un secteur de médecine gériatrique et de soins palliatifs.
Un étage est dédié aux soins de suite et de réadaptation.
La clinique Saint Vincent dispose également d’un service ambulatoire rénové et fonctionnant selon des parcours différenciés "circuit long", "flux rapide" et "parcours enfant"