Budget Sécu : le Sénat vote une nouvelle "contribution" de 7h de travail sans rémunération par an

Publié le 21/11/2024 - 09:31
Mis à jour le 21/11/2024 - 09:41

Faire travailler tous les actifs sans rémunération pendant sept heures de plus par an pour renflouer la Sécurité sociale ? C'est la mesure choc adoptée mercredi 20 novembre 2024 par le Sénat, qui plaide pour cette "contribution de solidarité" censée rapporter 2,5 milliards d'euros chaque année au secteur de l'autonomie.

 © Sénat/Facebook
© Sénat/Facebook

Après des débats nourris dans le cadre du budget de la Sécurité sociale pour 2025, la chambre haute a approuvé à 216 voix contre 119 cette mesure, qui viendrait s'ajouter à la "journée de solidarité" déjà pratiquée et fléchée vers le grand âge et le handicap.

Le gouvernement s'est dit défavorable à cette proposition "à ce stade" mais ouvert pour la "retravailler" avec les partenaires sociaux. La mesure n'est pas définitive à ce stade, loin de là : elle sera débattue la semaine prochaine lors d'une commission mixte paritaire réunissant députés et sénateurs, chargés de trouver un compromis sur ce texte promis au 49.3 lors de son ultime passage à l'Assemblée nationale.

Mais la Haute assemblée et son alliage majoritaire de droite et du centre, soutien précieux du gouvernement de Michel Barnier, a voulu imprimer sa marque sur les débats budgétaires inflammables de l'automne, alors que le gouvernement est en quête de 60 milliards d'euros pour combler le déficit.

"Nous ne faisons pas cette proposition de gaité de coeur", mais "aujourd'hui, il nous faut trouver des moyens" pour "financer le mur du grand âge, le virage domiciliaire et la transformation de nos Ehpad", a insisté la sénatrice centriste Elisabeth Doineau.

"Attaque contre le monde ouvrier"

Le texte du Sénat fait écho au débat sur la suppression d'un jour férié - une proposition sénatoriale de longue date - mais propose un dispositif plus "souple", qui laisse la main aux partenaires sociaux pour décliner les modalités de mise en place (un jour par an, "dix minutes par semaine", "deux minutes par jour"...).

En contrepartie de cette "contribution de solidarité par le travail" - la formule trouvée par ses créateurs -, les employeurs verraient leur taux de contribution de solidarité pour l'autonomie passer de 0,3% à 0,6%.

La gauche s'est indignée face à la proposition, fustigeant par exemple "une sacrée attaque contre le monde ouvrier" selon la sénatrice communiste Cathy Apourceau-Poly, qui a répliqué avec un brin de sarcasme en proposant une "journée de solidarité des dividendes" pour faire contribuer les actionnaires. En vain.

Le ministre des Comptes publics Laurent Saint-Martin a estimé que la réforme ne devait pas être actée ainsi au détour d'un amendement. Mais "que cela puisse être retravaillé avec les partenaires sociaux, je pense que ça peut être une bonne idée", car ce serait "hypocrite de rejeter ce débat d'un revers de main", a-t-il ajouté.

Si le Premier ministre Michel Barnier s'était montré "très réservé" face à la proposition, le ministre de l'Economie Antoine Armand l'avait jugée "intéressante".

Au coeur de l'examen du budget de la Sécu, le Sénat a par ailleurs donné son aval à une mesure gouvernementale visant les apprentis : ces derniers seront désormais partiellement soumis à deux contributions sociales (CSG et CRDS), pour un gain estimé de 360 millions d'euros par an. La chambre haute a en revanche limité le dispositif aux contrats signés à partir du 1er janvier 2025.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Agriculture : Anne Genevard sur le terrain d’une filière mobilisée

La ministre de l'Agriculture effectue jeudi 21 novembre 2024 dans le Pas-de-Calais sa première visite sur le terrain depuis le retour des paysans dans la rue, la mobilisation semblant désormais surtout se circonscrire aux actions des bonnets jaunes de la Coordination rurale. A Besançon, elle a rappelé vendredi dernier son soutien à la filière.

Budget Sécu : le Sénat vote une nouvelle “contribution” de 7h de travail sans rémunération par an

Faire travailler tous les actifs sans rémunération pendant sept heures de plus par an pour renflouer la Sécurité sociale ? C'est la mesure choc adoptée mercredi 20 novembre 2024 par le Sénat, qui plaide pour cette "contribution de solidarité" censée rapporter 2,5 milliards d'euros chaque année au secteur de l'autonomie.

Agriculture, mobilité, tourisme… Plus de 134 millions d’aides régionales votées en commission permanente

La commission permanente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté s’est tenue vendredi 15 novembre 2024. Les élu(e)s ont voté pour 134,2 millions d’euros d’aides en faveur du territoire. Focus sur quelques dossiers.

À Besançon, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard annonce des mesures exceptionnelles

Annie Genevard, la ministre de l’Agriculture, s’est rendue à titre personnel à Micropolis Besançon à l’occasion de Vache de Salon vendredi 15 novembre 2024. Aux côtés de Marie-Guite Dufay, la présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté, elle a annoncé que l’Etat et la Conseil régional allaient mettre oeuvre des mesures exceptionnelles face aux difficultés rencontrées dans la gestion des dossiers du FEADER.

Dominique Voynet en désaccord avec Annie Genevard sur la question des produits phytosanitaires

Annie Genevard, la ministre de l’Agriculture, a indiqué dans un post Facebook le 14 novembre 2024 la création "d’un comité des solutions". Dominique Voynet, la députée du Doubs, dénonce lesdites solutions trouvées sur l’utilisation des produits phytosanitaires et des dérogations accordées.

Anne Vignot porte plainte contre Alexandra Cordier et l’ancien maire de Besançon

Suite aux 94.000€ perçus par Alexandra Cordier, collaboratrice de Jean-Louis Fousseret, lors de son licenciement le 1er janvier 2020, l’actuelle maire de Besançon, Anne Vignot, a tenu à porter plainte au nom de la Ville. Pour rappel, la somme qu’a reçue A. Cordier a été révélée dans un rapport d’observations de la Chambre régionale des comptes qui a été rendu public lors du dernier Conseil municipal.

Licenciement d’Alexandra Cordier de la Ville de Besançon : une enquête préliminaire est ouverte pour ”détournement de fonds publics”

Dans son rapport d’observations définitives pour la commune de Besançon, la Chambre régionale des comptes, dont le rapport a été rendu public lors du dernier conseil municipal de Besançon, met en avant la somme de 94.000€ perçus par Alexandra Cordier lors de son licenciement, alors collaboratrice au cabinet du maire de l’époque, Jean-Louis Fousseret, en 2019.

L’Assemblée rejette le projet de budget 2025, le gouvernement se tourne vers le Sénat

Les efforts de la gauche n’y ont rien fait : la version « NFP compatible » du projet de budget 2025 a été rejetée mardi 12 novembre 2024 à l’Assemblée, notamment par les voix de la coalition gouvernementale et du Rassemblement national, l’exécutif pouvant désormais envoyer son texte vers un Sénat à la composition plus favorable.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 1.46
chutes de neige
le 21/11 à 12h00
Vent
3.25 m/s
Pression
997 hPa
Humidité
96 %