"On est devant une situation où on doit chercher le compromis et il est tout à fait logique que le gouvernement le cherche", a expliqué M. Moscovici sur BFM TV la veille de la déclaration de politique générale du Premier ministre François Bayrou. "Mais il ne faut pas que ça se fasse au détriment des finances publiques."
Refusant de se prononcer directement sur le sujet d'une éventuelle suspension de la réforme des retraites, il a simplement rappelé qu'il fallait "réduire fortement nos déficits pour maîtriser notre dette". "La réforme des retraites, elle est révisable, elle n'est pas parfaite, on le sait depuis le début", a-t-il commenté. Pénibilité, carrières longues, âge pivot... "on peut débattre de tout ça, mais il faut que, financièrement, nos retraites soient soutenables", a-t-il déclaré. "Il y a la question de savoir quel processus on ouvre pour que nos retraites soient financées".
Des efforts pendant "au moins 5 ans"
Pour autant, "je ne crains pas pour la France une crise financière au sens grec", a-t-il détaillé. "Je ne crains pas l'arrivée du FMI. Je ne crains pas des sanctions immédiates de l'Union européenne. En revanche, soyons clairs, le risque existe que nous nous enfoncions doucement" dans la crise.
Faute de réduction du déficit, "notre dette coûte de plus en plus cher" et "quand on est très endetté, on ne peut pas investir dans l'avenir".
Si le budget du gouvernement Barnier comportait "beaucoup de fiscalité" et "assez peu d'économies", le discours de politique générale de François Bayrou marquera "un équilibre", a-t-il estimé. Mais "il faut basculer du côté des économies", a-t-il dit, d'autant plus que des "efforts" seront nécessaires "pendant cinq ans au moins".
(AFP)