Budget 2025 : pas de nouveaux impôts ni de taxe sur les retraites 

Le ministre de l’Économie Éric Lombard cherche, ce jeudi 23 janvier, à rassurer les retraités. Ceux qui perçoivent une pension de plus de 2.000€ mensuels s’inquiétaient d’une nouvelle taxe. Il y a quelques jours, la ministre de l’Emploi, avait émis l’idée de les soumettre à une contribution pour financer la protection sociale. Ce jeudi, le ministre de l’Économie réfute ce projet, soulignant que le gouvernement "n’augmentera pas les impôts des familles, des ménages et des retraités, c’est une confirmation et un engagement pour cette année"

Éric Lombard, ministre de l'Économie et des Finances © economie.gouv.f

En plus des ménages, Éric Lombard, invité sur France 2, a également évoqué les entreprises avec une surtaxe d’impôt sur les sociétés qui "ne s’appliquera qu’un an", au lieu des deux ans prévus dans le projet de budget du gouvernement Barnier. Le relèvement du taux de 30% de la "flat tax" sur les revenus du capital, "n'est plus d’actualité, ni aujourd’hui, ni demain", a confirmé le ministre mercredi dans une interview des Echos. De même, il se dit "réservé" sur la proposition faite au Sénat d’augmenter le «versement mobilité» payé par les entreprises au profit des régions. "C’est un signal de soutien à nos entreprises», a-t-il fait savoir ce jeudi. Le ministre a indiqué être «pro-entreprise et pragmatique", alors que l’incertitude politique a nettement pesé sur l’activité des sociétés depuis juin. 

"Nous sommes pour l’équité face à l’impôt"

Côtés salariés, Éric Lombard demeure évasif sur l’idée de faire travailler les Français sept heures de plus par an, gratuitement, selon la proposition de Catherine Vautrin. «La piste est lancée, nous attendons la réaction des formations politiques et des partenaires sociaux». Il observe que, «pour préserver notre modèle de protection sociale, il faut d’une manière ou d’une autre, travailler plus».

Pour le ministre de l’Économie, l’objectif est avant tout "de baisser les dépenses de l’État et de la Sécurité sociale". Mais hors de question d’augmenter "la taxe sur les hauts revenus", l’exécutif "gardera une contribution sans augmentation» afin de "lutter contre la suroptimisation fiscale". "Nous sommes pour l’équité face à l’impôt", assure le ministre, qui rappelle toutefois que pour l’adoption de ces mesures, il faut que le budget soit voté au Sénat ce jeudi.

"Rester droit dans nos bottes"

Éric Lombard rappelle par ailleurs que la France est «dans une situation de déficit tout à fait sérieux» avec une dette de plus de 3000 milliards d’euros. "Nous ne voulons pas léguer cette dette à nos enfants" souligne-t-il, ajoutant vouloir "ramener ce déficit à 3% à l’horizon 2029". Cette année, il prévoit un déficit de 5,4% et prévient d’ores et déjà qu’il n’y a "plus beaucoup de marges de manœuvre". Si le Sénat adopte la proposition de budget ce jeudi après-midi, Éric Lombard prévoit ensuite un vote définitif qui peut se tenir, au plus tôt, durant la première quinzaine de février. 

Quant aux menaces économiques agitées par Donald Trump, Éric Lombard assure qu’il "faut rester très calme" et "rester droit dans nos bottes". Il observe toutefois que "dans ce monde de carnivores, les Européens doivent composer avec les nouvelles règles du jeu mondial". Pour lui, "Donald Trump est un «dealmaker»", un négociateur, qui, dans la pratique, chercher des compromis. Il invite à "ne pas avoir de complexe d’infériorité" face aux États-Unis et rester "optimiste (...) parce que c’est quand il y a beaucoup de vents contraires qu’en France, et en Europe, on sait faire bloc et s’adapter". "On attend de voir ce que le président américain va faire, nous répondrons avec le même niveau et les mêmes armes", lance-t-il, évoquant des "sujets fiscaux sur lesquels nous avons des désaccords".

(AFP)

Quitter la version mobile