Dans la matinée, la séance a été brièvement interrompue quand des conseillers RN ont tenu à bout de bras des affiches avec le message "Violeurs étrangers dehors" en soutien à des militantes d'un collectif "féministe identitaire" de Besançon. "Il faut arrêter avec ces amalgames nauséabonds. Les affiches qui ont été brandies et les propos répétés associant immigrés et viols sont intolérables en tous lieux et encore plus dans une enceinte républicaine", a déclaré solennellement la présidente Marie-Guite Dufay, avant la pause méridienne.
"J'ai donc décidé de saisir le procureur de la République (...) J'ai également l'intention de déposer plainte pour incitation à la haine", a souligné l'élue, dont la décision a été accueillie par des applaudissements dans l'hémicycle.
Deux militantes du collectif Némésis avaient brandi le même message lors du carnaval de Besançon dimanche, ce qui avait entraîné un dépôt de plainte de la maire écologiste de la ville, Anne Vignot.
L'une d'elles, âgée de 19 ans, a été placée en garde à vue mardi pendant quelques heures, dans le cadre d'une enquête préliminaire pour "provocation à la haine ou à la violence à l'égard d'un groupe de personnes en raison de leur origine ou d'une prétendue race".
Lors de la session du conseil régional, le président de groupe RN Julien Odoul, par ailleurs député et porte-parole du parti, a adressé son soutien à ces deux femmes au nom, selon lui, de la "liberté d'expression". C'est à ce moment que les conseillers RN ont brandi leurs pancartes, selon la vidéotransmission de l'assemblée.
"Il est interdit de faire ce que vous êtes en train de faire", a lancé Marie-Guite Dufay, qui a suspendu la séance, A la reprise des débats, elle a "rappelé l'article 48 concernant la police de l'assemblée: tout comportement des élus, attitude vestimentaire ou introduction d'objets sans rapport avec le processus délibératif est strictement prohibé".
(AFP)