Les femmes sont cependant davantage présentes dans les postes à responsabilités de la fonction publique et parmi les élues, sans pour autant atteindre la parité. Le taux de féminisation dans les fonctions de décision diminue lorsque le niveau de responsabilité et l’âge augmentent. Les rémunérations perçues par les femmes sont toujours en moyenne inférieures à celles des hommes. Les écarts sont plus importants dans le secteur privé.
L’égalité entre les femmes et les hommes est un principe garanti par la Constitution. Elle représente aussi un enjeu économique et social. Malgré le plan interministériel en faveur de l’égalité professionnelle 2016-2020 visant notamment à promouvoir l’accès des femmes aux responsabilités professionnelles, les femmes restent peu nombreuses à occuper des postes de décision (emplois de direction dans la fonction publique, les fonctions d’élus, de chefs d’entreprises et de cadres dirigeants) au même niveau de responsabilité que les hommes.
Moins de femmes à mesure que le niveau de responsabilité augmente
En Bourgogne-Franche-Comté, fin 2019, les femmes représentent 33 % des chefs d’entreprises (hors micro-entrepreneurs). C’est l’un des taux de féminisation les plus faibles des régions métropolitaines, loin derrière la Bretagne à 37 % et juste devant l’Île-de-France à 32 %. Parmi les cadres dirigeants (emplois à haut niveau de responsabilité), seulement 23 % sont des femmes.
Dans la fonction publique, les femmes sont majoritaires (68 %), mais elles restent néanmoins nettement moins nombreuses que les hommes aux postes de direction (41 %). Leur représentation dans les postes de décision est particulièrement faible dans la fonction publique territoriale, qui ne compte qu’un quart de femmes directrices, contre près d’un tiers en France de province. Dans la fonction publique hospitalière, les femmes sont plus souvent directrices de petites structures. Elles occupent 63 % des postes de direction dans les établissements médico-sociaux contre 48 % dans les hôpitaux. Dans la fonction publique d’État, 31 % des emplois de direction sont détenus par des femmes.
De plus, les 8 préfets de département dans la région sont des hommes à l’heure actuelle.
Plus de femmes aux fonctions de décision parmi les jeunes générations
Le niveau de diplôme augmente chez les jeunes et particulièrement pour les femmes. Grâce à ce niveau de diplôme et à l’évolution de la société, les jeunes femmes occupent plus fréquemment des fonctions de décision. Près de 35 % des cadres dirigeants de moins de 30 ans sont des femmes contre 17 % pour les 50 ans et plus. Ces chiffres reflètent aussi des écarts défavorables aux femmes s’agissant de l’avancement professionnel, qui nécessitent du temps pour se résorber. Dans la fonction publique, les femmes sont plus nombreuses que les hommes dans les générations de dirigeants de moins de 50 ans (54 %).
Des rémunérations en moyenne moindres pour les cheffes d’entreprise ou cadres dirigeantes
Les cheffes d’entreprises perçoivent en moyenne un revenu plus faible que celui des hommes quel que soit leur statut. Ce revenu est inférieur de 23 % pour les entrepreneuses individuelles et atteint 27 % chez les dirigeantes de sociétés anonymes. La Bourgogne-Franche-Comté est la région métropolitaine où l’écart salarial des cadres dirigeants est le plus important.
Les femmes gagnent 33 % de moins, contre 29 % en France de province. Cet écart s’explique en partie par le fait qu’aux fonctions décisionnelles, les femmes sont plus jeunes que les hommes. Cependant, les différences s’accentuent également avec l’âge, passant en moyenne de 28 % pour les 30-49 ans à 33 % pour les 50 ans et plus. Par ailleurs, plus l’entreprise a de salariés, plus les écarts de revenus entre les cadres dirigeants des deux sexes sont importants.
- David Brion, Caroline Logeais (Insee)