Concentrés principalement à Dijon, Châtillon-Montbard, Chalon-sur-Saône, Belfort et Creusot- Montceau, les salariés travaillant dans la filière nucléaire représentent 14,9% des emplois dans l'industrie en Bourgogne-Franche-Comté. Même si la région n'abrite pas de centrale nucléaire, de nombreux acteurs-clé y sont implantés, notamment dans la fabrication de composants et d’équipements, dans l’exploitation et la maintenance ou encore pour l’étude la conception et l’analyse nucléaire. Près de 1.200 intérimaires, soit environ 5% de l’effectif global est employé dans la filière nucléaire.
Dans la région, cinq des dix plus grands établissements industriels, tels que Framatome à Chalon-sur-Saône et Saint-Marcel ou General Electric à Belfort, travaillent pour la filière nucléaire. Pour donner un ordre d’idées, l’Insee affirme que dans la zone d’emploi de Dijon, “seuls 2,2 % des salariés travaillent pour la filière nucléaire, mais cette zone d’emploi concentre 17,5 % des effectifs régionaux de la filière. Avec plus de 1 000 salariés fin 2020, le CEA Valduc (spécialisé dans les composants nucléaires des armes de dissuasion) est le plus gros employeur de ce territoire, hors administrations publiques.”
Des tensions qui se multiplient
80% des employés dans le nucléaire sont des hommes. Les ouvriers dans le secteur du nucléaire sont plus qualifiés que dans le secteur industriel. Ainsi leur salaire est plus élevé de 25%. Pour autant, ce haut niveau de qualification et d’expérience rend compliqué le renouvellement de la main d'œuvre. Selon l’Insee, les salariés de moins de 30 ans sont sous représentés, car les jeunes ont une image négative du nucléaire. Depuis 20 ans, la dynamique d'en sortir influence grandement le devenir de la filière.
À l’exception de la gestion administrative, près d’un métier sur deux est en forte tension dans la région, annonce l’institut. Le secteur rencontre d’importantes difficultés de recrutement, notamment dues aux conditions de travail contraignantes et à la non durabilité des emplois. L’Insee prévoit pour 2023, avec les départs à la retraite, des suppressions et créations de postes, un fort manque de recrutement qu’elle envisage à 12.000 emplois environ, soit près d’un emploi sur dix dans ces métiers.
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Pour autant, l’institut reste optimiste en affirmant que les tensions actuelles dans certains métiers tendent à se réduire par un surplus de mains d'œuvre et un bon nombre de postes laissés vacants par les séniors qui devraient être comblés par des jeunes et des travailleurs venus d’autres régions.