Ce chiffre marque une hausse de 14,6 % par rapport à l’année précédente et atteint son plus haut niveau depuis la création de ce baromètre en 2015.
Une moyenne de six pertes d’emploi par jour
En moyenne, près de six femmes et hommes chefs d’entreprise ont perdu leur activité chaque jour dans la région au cours de l’année 2024. Selon les données de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs, la situation touche particulièrement les très petites entreprises (TPE), puisque plus des trois quarts des dirigeants concernés sont à la tête de structures de moins de trois salariés. L’âge moyen des entrepreneurs concernés est de 46,5 ans, un chiffre qui met également en lumière les difficultés croissantes liées à la transmission d’entreprise, notamment chez les dirigeants ”séniors”.
La Côte d’Or la plus touchée, les autres départements pas épargnés
La hausse des pertes d’emploi concerne la majorité des départements de la région. La Côte-d’Or est le plus touché, avec 445 entrepreneurs concernés, soit une hausse de 24,3 %. La Saône-et-Loire suit avec 429 dirigeants (+20,5 %), devant le Doubs (371), l’Yonne (282, +28,8 %), le Jura (188) et la Nièvre (131).
Deux départements font cependant exception à la tendance régionale : le Territoire de Belfort, qui enregistre une baisse de 18,5 % (97 pertes d’emploi), et la Haute-Saône, avec un recul de 5,8 % (131 pertes d’emploi).
Quels sont les secteurs d’activité les plus et moins impactés ?
Selon l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs, le secteur de la construction est particulièrement affecté, avec 542 chef(fe)s d’entreprise en situation de perte d’emploi, en hausse de 40,4 %, notamment en raison de la flambée des prix des matériaux.
Le commerce, autre secteur fortement exposé, compte 523 pertes d’emploi (+10,8 %), avec une hausse marquée dans le commerce de gros (+50 %).
L’agriculture enregistre également une forte hausse (+61,5 %), contrastant avec une baisse observée en 2023.
À l’inverse, certains secteurs affichent une amélioration : les pertes d’emploi reculent dans l’industrie (-9,3 %), en particulier dans l’agroalimentaire (-21,4 %), ainsi que dans l’hébergement et la restauration (-3,7 %). Le secteur financier et des assurances est quant à lui relativement épargné, avec une diminution notable des pertes d’emploi (-64 %).

”Les petites entreprises paient un lourd tribut”
Pour Hervé Kermarrec, président de l’association GSC, ces chiffres s’inscrivent dans un climat économique tendu : ”Une inflation contenue mais une faible croissance fragilisent les entreprises. (…) Le début de l’année 2025 sera crucial pour beaucoup.”
De son côté, Thierry Millon, directeur des études chez Altares, alerte sur les conséquences des défaillances d’entreprise : ”Les petites entreprises paient un lourd tribut. [...] La perte d’emploi chez les dirigeants de plus de 60 ans progresse de 33 %, un constat important dans le contexte actuel de réflexion sur l’employabilité des séniors”
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Méthodologie : les données sont issues de l’analyse des entreprises, hors sociétés civiles et associations, placées directement, par conversion ou par résolution du plan en liquidation judiciaire par le Tribunal de commerce ou judiciaire. Ne sont pas intégrées les procédures de fermeture ou dissolution à l’amiable de même que les révocations des mandataires sociaux.