Bourgogne-Franche-Comté : 145.000 actifs de moins d’ici 2050 selon une étude de l’INSEE

D’ici 2050, la région Bourgogne-Franche-Comté pourrait compter 145.000 actifs de moins, passant de 1,27 million en 2021 à 1,12 en 2050. C’est en tout cas ce que semble montrer la dernière étude de l’INSEE sortie le 5 décembre 2024 et qui met en avant l’une des plus fortes baisses régionales. 

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D’après l’INSEE, la population active baisse depuis une dizaine d’années en raison de nombreux départs en retraite, et ce malgré la participation accrue des femmes et des actifs de plus de 55 ans au marché du travail. Elle prévoit que cette population active devrait continuer à baisser "quel que soit le scénario". Elle s’expliquerait principalement par le vieillissement de la population, avec davantage de départs à la retraite que d’arrivées de jeunes actifs. L’allongement de la vie active des seniors, en lien avec les différentes réformes des retraites, aurait selon elle "un impact assez limité sur cette baisse". 

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De même, la région Bourgogne-Franche-Comté ferait partie des trois régions qui subiraient la plus forte baisse avec la Corse et la Nouvelle-Aquitaine. "Selon le scénario central, la principale cause de la diminution de la population active serait démographique dans l’ensemble des régions métropolitaines et tout particulièrement en Bourgogne-Franche-Comté" explique l’étude. 

Seules les zones d’emploi de Dijon, Besançon et Pontarlier seraient préservées d’un fort recul de leur population active.

34 000 actifs supplémentaires de 60 ans ou plus d’ici 2050

Les réformes passées des retraites "continueraient à faire progresser le taux d’activité des seniors jusqu’en 2040, date où la montée en charge de la réforme de 2014 prendra fin", indique encore l’étude. Ainsi, les actifs de 60 ans ou plus pourraient être beaucoup plus nombreux, soit 34 000 personnes de plus, à l’horizon 2050.

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Des disparités territoriales marquées

Cette diminution de la population active régionale d’ici 2050 fait également apparaitre des disparités territoriales importantes.

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Huit zones d’emploi, situées à l’ouest et au nord-est de la région, devraient ainsi perdre selon l’INSEE plus de 18 % de leur population active. En volume, celles de Belfort, Montbéliard, et Auxerre seraient confrontées aux baisses les plus marquées. Le déficit migratoire "serait particulièrement important dans ces zones d’emploi, ainsi que dans celles du Creusot-Montceau et de Vesoul, entraînant une diminution significative de leur population active (respectivement -25 % et -22 %)" détaille encore l’étude.

Des recrutements plus compliqués pour des métiers déjà en tension

L’étude précise encore que pour certains métiers, les tensions sur les recrutements, déjà fortes, devraient s’accentuer. Dans la région, les ouvriers qualifiés de la manutention, les professions intermédiaires de la fonction publique, les aides à domicile, les conducteurs de véhicules, les agents d’entretien et les cadres des services administratifs, comptables et financiers sont les métiers où les difficultés de recrutement seraient les plus marquées en 2030.

À l’inverse, à l’horizon 2030, la tension diminuerait dans certains métiers, en particulier dans les professions paramédicales où son niveau est pourtant très élevé en 2022. En effet, "les départs à la retraite seraient parmi les moins nombreux et les arrivées de jeunes débutants seraient les plus importantes" prédit l’INSEE.

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