“Une méthode abjecte qui nuit à la démocratie” pour l’UMP Jacques Grosperrin, “Dénigrement, diffamation, manoeuvre” pour l’UDI Philippe Gonon, une affaire “immorale” pour la Modem Odile Faivre-Petitjean. Les mots sont lâchés suite à l’affaire du blog du Bison peint.
Les trois têtes de la liste d’union de la droite pour les municipales à Besançon ont convié la presse à une conférence ce vendredi 10 janvier 2014 en fin de matinée pour réclamer “toute la lumière” sur ce dossier. Avant même que l’affaire explose, les colistiers avaient déjà fait constater par huissier les billets publiés même s’ils admettent que les affiches publiées les ont fait sourire.
“Ce n’est pas qu’un blog potache comme on a pu l’entendre ci et là” s’indigne Jacques Grosperrin. “Nous nous sommes sentis salis. Cette affaire pose de nombreuses questions. Y a-t-il un commanditaire ou un système organisé dans le but de dénigrer notre campagne ? Qui a payé l’achat des mots clés? Je suis pour la liberté d’expression. Nous sommes des personnalités publiques et savons que nous pouvons être la cible de parodies. Le fond du problème est de savoir s’il y a quelque chose de plus haut…”
En coulisse, nombreux estiment que la création de ce blog parodique ne peut être que la seule oeuvre de la femme d’un collaborateur. L’affaire repose donc sur deux problématiques : les propos tenus sur le blog sont-il oui non diffamant, mais un quidam a-t-il le droit d’acheter des noms sur Google ou un moteur de recherche pour les faire pointer sur un site internet ?
Quelles suites juridiques à l’affaire du “Bison peint” ?
Une plainte au pénal pour diffamation ? Un référé devant le tribunal administratif ? Et devant quelle juridiction ? Jacques Grosperrin déclare ne pas être juriste et s’en remet à l’avocat parisien Me Philippe Blanchetier, en charge des questions électorales à l’UMP. Ce dernier déclare être en train d’étudier le dossier en admettant que la limite entre la diffamation et la liberté d’expression est parfois ténue.
Concernant l’achat de mots-clés sur un moteur de recherche, l’avocat explique en revanche que le nom patronymique est “protégé” par la loi. En outre “on n’a pas le droit d’acheter des mots clés, six mois avant une élection”. Le dossier est désormais entre les mains de Me Blanchetier qui rendra ses conclusions la semaine prochaine.
Une charte de bonne conduite et de déontologie ?
Dans cette affaire les deux camps s’accordent à vouloir passer la vitesse supérieure sur le plan des idées. “Nous souhaitons la mise en place d’une charte de bonne conduite et de déontologie” indiquent les trois colistiers. Sur le plan des idées, le programme commun à l’UMP, l’UDI et le Modem sera dévoilé à la fin du mois avec déjà quelques propositions sur la sécurité très prochainement. “Nous voulons passer à un niveau supérieur et débattre sur les idées, sur le fond…” indique Odile Faivre-Petitjean. C’est tout le mal que l’on souhaite enfin à cette campagne !