"On attend ces courses avec impatience, en termes d’émotions il n’y a rien de plus intense, ça donne beaucoup d’énergie", trépignait Jeanmonnot il y a quelques jours à Hochfilzen, en Autriche, à propos de l’étape de Coupe du monde à venir au coeur du village haut-savoyard, là même où sont prévues les épreuves olympiques de biathlon des JO-2030 - qui tardent à se trouver un patron.
A 26 ans, la Jurassienne est l’atout tricolore N.1 de ce début d’hiver pré-olympique : elle compte déjà deux victoires individuelles, avec l’individuel court d’ouverture à Kontiolahti (Finlande) et la poursuite à Hochfilzen la semaine passée, à chaque fois avec un 20 sur 20 au tir, et pointe au deuxième rang du classement général de la Coupe du monde, à 29 points de l’Allemande Franziska Preuss (296 points contre 325) et devant une autre sérieuse prétendante au gros globe de cristal, la Suédoise Elvira Oeberg.
Egalement attendues pour jouer les premiers rôles, les deux autres têtes d’affiche des Bleues, Julia Simon et Justine Braisaz-Bouchet, dans le top 5 mondial l’hiver dernier, sont elles moins percutantes depuis le début de la saison.
Cinq courses, cinq podiums
De retour dans le calendrier du circuit mondial après un an d’absence, l’étape bornandine s’ouvre dès jeudi avec un sprint masculin (14h20).
Une première occasion pour les Bleus, à la peine tout au long des deux saisons précédentes, de confirmer qu’ils ont renoué pour de bon avec leurs bonnes habitudes. En cinq courses individuelles, ils ont déjà collectionné deux victoires, plus trois podiums, le tout avec quatre biathlètes différents : Emilien Jacquelin, Eric Perrot, Quentin Fillon Maillet et Fabien Claude.
Cinq podiums individuels, c’est précisément ce qu’ils avaient mis tout l’hiver précédent à totaliser (3 pour Jacquelin, 2 pour Perrot). En relais masculin, le bilan est encore plus flatteur, avec deux victoires en autant de courses devant les ogres norvégiens.
Avec jusqu’à 75.000 spectateurs attendus en tribunes et en bord de piste tout au long des quatre jours de compétition, " ça va être le feu, ça va être le show, j’ai très hâte", anticipe la valeur montante des Bleus du biathlon, Eric Perrot (23 ans).
"Effervescence"
"Quand on est dans la bosse et qu’on ne s’entend plus respirer, c’est oppressant. Il y a deux, trois ans, j’ai senti un poids sur les épaules sur la piste. J’ai vécu ces moments un peu difficiles où je n’ai pas réussi à m’exprimer", se souvient-il.
Alors "demain (jeudi) et ce week-end, je le vois comme un défi face à moi-même, envisage Perrot. Je pense que j’ai gagné en maturité, grandi, développé mon biathlon. Je pense être beaucoup plus prêt à me libérer. "
N.3 mondial - juste devant Perrot - avant l’étape qui referme le premier tiers de la Coupe du monde, Emilien Jacquelin explique: "J’essaie vraiment depuis le début de la saison de donner mon maximum chaque jour. Avec l’effervescence du public, le challenge est d’autant plus important : rester concentré sur ce qu’on a à faire, c’est le plus dur. Même à l’entraînement, il y a des moments où j’arrive sur le pas de tir et je me dis que je mets plus d’énergie à accepter le bruit de la foule au lieu de faire simplement mon travail, raconte-t-il. C’est ça le challenge."
Il faut y ajouter la pluie annoncée jeudi, avant l’arrivée de conditions hivernales qui enneigeront peut-être pour de bon le paysage pas encore complètement recouvert de son manteau blanc.
(Source AFP)