Mai 1674. Louis XIV assiste en personne à la prise de Besançon. La vieille ville libre, enfin conquise, devient capitale de la province de Franche-Comté. Commence alors une période exceptionnelle de 120 ans, au cours de laquelle l’activité économique, démographique, politique, religieuse se développe et crée les conditions d’un essor sans précédent de la production artistique. Ponctuellement documentée jusqu’ici, cette vitalité et cette vie artistique envisagée en tant qu’écosystème est le point de départ de l’exposition Le Beau Siècle, présentée au musée des beaux-arts et d’archéologie du 10 novembre 2022 au 19 mars 2023.
L’historiographie montre qu’à Besançon – comme dans de nombreuses villes de province – la recherche s’est essentiellement concentrée, pour le XVIIIe siècle, sur l’architecture et trois noms en particulier – Claude-Nicolas Ledoux, le plus célèbre, Claude-Joseph-Alexandre Bertrand, Jean-Charles Colombot – et trois artistes, le sculpteur Luc Breton et les peintres Johann-Melchior Wyrsch et Gaspard Gresly. Aucune approche globale n’a été tentée jusqu’ici, aucune exposition consacrée aux enjeux de cette période pourtant déterminante dans l’histoire de Besançon, dont les habitants dépendent encore largement aujourd’hui dans leur cadre de vie quotidien.
Près de 400 oeuvres et objets d'art de nature variée
Aussi l’ambition de l’exposition est-elle de montrer l’originalité de cette période et de sa production, ses lignes de force principales, d’en explorer la complexité aussi : pourquoi autant de noms d’artistes et si peu d’œuvres ? Quelles sont les principales innovations, les archaïsmes apparents ? Comment les œuvres, les artistes et leurs commanditaires relient-ils une ville relativement excentrée à Paris mais aussi à l’Italie et, dans une moindre mesure, aux Flandres ? Que disent les projets et réalisations artistiques et architecturales de la francisation voulue de la province et de sa capitale ?
Riche de près de 400 œuvres et objets d’art de nature variée (peintures, sculptures, dessins, estampes, arts décoratifs), l’exposition s’inscrit dans l’ensemble des salles d’exposition du musée des beaux-arts et d’archéologie. Dans un parcours rythmé alternant micro et macro-histoire de l’art, variant les approches (histoire des formes, histoire du goût, histoire sociale), intégrant pleinement l’architecture et l’urbanisme, elle est ponctuée de cinq sections : la prise de Besançon ; pouvoir temporel et pouvoir spirituel ; goût et culture visuelle ; la formation des artistes ; renouvellement architectural et pensée urbanistique. L’exposition s’accompagne d’un catalogue publié par les éditions Courtes et Longues. Conçu comme un ouvrage collectif, richement illustré, son ambition est d’apporter une réflexion nouvelle sur ces problématiques et de devenir un ouvrage de référence sur le sujet.
(Communiqué)