"C'est un pot commun que nous avons ouvert en novembre au cours du reconfinement", a expliqué à l'AFP une porte-parole de l'association PDA (Partage, droit et autonomie) qui se fait appeler "Lucie", elle-même travailleuse du sexe.
L'idée de la cagnotte est d'apporter une aide à toutes les travailleuses du sexe qui n'exercent plus du tout actuellement, a expliqué Lucie, précisant qu'elle n'avait pas encore pu aller à la rencontre des personnes concernées "car personne n'est dehors". "On le fera quand nous pourrons recommencer nos maraudes", a-t-elle précisé.
Des difficultés à cause des gestes barrières...
A ce jour, la cagnotte a rapporté 1.100 euros, mais surtout elle a connu une forte augmentation depuis que l'association a décidé de médiatiser son action en début de semaine. "Au départ, on ne parlait pas de notre initiative et la cagnotte stagnait. On a décidé d'en faire la promotion et, depuis lundi, on a reçu de l'argent de personnes qui n'étaient ni nos clients ni nos proches", a souligné Lucie.
L'un des objets de PDA est aussi de changer l'image des travailleuses du sexe auprès du grand public et de faire face "au mépris des gens qui nous voient toutes comme des +sales p...+". Et Lucie, de prendre son exemple d'escort-girl en indiquant qu'elle a un "statut officiel, est déclarée à la sécurité sociale...". "C'est vrai tout le monde n'est pas comme moi", a-t-elle admis.
Dans une période où les mesures barrières sont prônées partout, Lucie a affirmé que même chez les travailleuses du sexe il "n'est pas impossible qu'elles soient respectées". "Ce qui est sûr c'est que nous n'avons pratiquement plus de clients de plus de 60 ans alors que c'était une grande partie de ma clientèle", constate-t-elle.
(Source AFP) Stockpic