La sexagénaire sera présentée samedi au parquet de Besançon à l'issue de sa garde à vue, avant d'être jugée pour "non assistance à personne en péril", "vol" de carte bancaire et "escroquerie", au préjudice de la fille du défunt et de la caisse de retraite qui a indument versé une pension pendant 16 mois, a précisé le magistrat.
Le 5 août 2023, le cadavre d'un homme de 62 ans était découvert en état de momification sur son lit, à Besançon, après que ses voisins se furent inquiétés de ne plus avoir de signe de vie de sa part.
Les médecins légistes ont estimé que le décès remontait à "plusieurs mois en arrière" et "ont exclu la survenue d'évènement traumatique, privilégiant une mort d'origine naturelle", selon M. Manteaux. L'enquête de voisinage a permis d'établir que cet homme, qui "vivait particulièrement seul" et buvait beaucoup, avait été vu pour la dernière fois "à la fin du printemps 2022", précise-t-on.
"43.000 euros ont été retirés"
Toutefois, quand sa fille unique, avec laquelle il n'avait plus de contact depuis 2005, s'est rapprochée du notaire et a accédé aux comptes de son père, elle a eu la surprise de constater de nombreux retraits bancaire, jusqu'en octobre 2023. Entre juin 2022, date supposée du décès, et octobre 2023, "43.000 euros ont été retirés" du compte du défunt, relève le procureur.
Les images de vidéosurveillance des distributeurs automatiques ont permis d'identifier une femme de 64 ans qui utilisait la carte bancaire. "Elle a expliqué aux policiers qu'elle entretenait une relation affective avec cet homme", indique M. Manteaux. Un jour, elle l'a trouvé ivre au sol. "Elle l'avait laissé dans son lit, dans une situation de grande difficulté, avant de partir. Quand elle était revenue, elle l'avait trouvé mort."
"Elle n'a prévenu personne, disant avoir eu peur d'être accusée, et était partie avec sa carte bancaire", a ajouté le procureur. Elle a reconnu l'avoir utilisée pour acheter de nombreux jeux à gratter, auxquels elle était addict.
(AFP)