Besançon : le procès d’un magistrat qui proposait sa fille pour des rapports sexuels renvoyé

Le procès d’un magistrat dijonnais, poursuivi pour avoir proposé sa fille de 12 ans sur internet pour des relations sexuelles, a été renvoyé mercredi au 18 février prochain par le tribunal correctionnel de Besançon.

Palais de justice de Besançon © Alexane Alfaro

Olivier B., 56 ans, n'était pas présent mercredi à l'ouverture de son procès pour "provocation non suivie d'effets" à la commission de faits de "corruption de mineur", de "viol" et d'"agression sexuelle" sur mineure.

Son avocate, Me Pauline Neveu, a demandé le renvoi de l'audience, produisant un certificat médical attestant d'un "état de santé très précaire sur le plan psychologique, (...) incompatible avec une comparution". "Je suis vraiment scandalisé que cet homme qui a été plus de 20 ans magistrat fasse ce pied de nez à la justice", a fustigé le procureur Etienne Manteaux, soulignant comme les parties civiles "l'importance que les choses soient dites en sa présence".

Il avait proposé sa fille de 12 ans sur un site de rencontres libertin

L'affaire avait démarré en octobre 2019 lorsque l'utilisateur d'un site de rencontres libertin avait signalé qu'un homme proposait que sa fille de 12 ans soit associée à des ébats sexuels.

L'enquête, menée à l'aide de cyberinfiltrations, a conduit à la mise en cause de ce magistrat aux évaluations élogieuses, exerçant comme vice-président du tribunal judiciaire de Dijon où il coordonnait le pôle des affaires familiales. Celui-ci a reconnu les faits, objectant qu'il s'agissait de "fantasmes qu'il n'aurait jamais concrétisés".

Mis en examen et placé sous contrôle judiciaire en juin 2020, il était retourné vivre avec sa femme et sa fille, a indiqué M. Manteaux, pour lequel "il y avait un risque objectif de passage à l'acte". Un "administrateur ad hoc" a été désigné pour représenter la fille du magistrat et quatre associations de protection des droits de l'enfance se sont portées parties civiles.

Olivier B. a été révoqué en juillet dernier par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM).

Sa défense avait évoqué à l'audience devant le Conseil supérieur de la magistrature un "traumatisme" lié à l'affaire Pierre Bodein, du nom du multirécidiviste surnommé "Pierrot le fou", condamné définitivement à la perpétuité incompressible pour trois meurtres sauvages et deux viols commis en 2004. Il était avocat général lors du procès en première instance.

(AFP)

Quitter la version mobile