Le syndicat FCPE, dans un communiqué en date de ce vendredi, demande l’ouverture de « toutes les classes » et pas uniquement les « GS, CP, CM2 , enfants en difficultés, enfants de soignants et des personnels des écoles et crèches de la ville ».
Les déclarations du ministre de l'Éducation n'ont pas manqué de susciter des interrogations et de jeter un trouble dans l'esprit de nombreux parents d'élèves notamment. C'est pourquoi Yves-Michel Dahoui tient ce vendredi à expliquer les conditions d'accueil à compter du 8 juin prochain pour le premier degré. Le tout, dans un "souci de totale transparence", précise-t-il.
Accueillir tout le monde ? une "méconnaissance du terrain", selon l'adjoint
"Modifier aujourd'hui ou à partir du 8 juin (c'est à dire pour un mois au plus) nos choix stratégiques et notre organisation actuelle sous le prétexte illusoire "d'accueillir tout le monde" résulte d'une analyse superficielle et d'une méconnaissance du terrain", s'insurge-t-il en poursuivant :
"Cela fait en outre porter aux collectivités la responsabilité "de ne pas faire"!... Tout cela en admettant que l'Éducation nationale ait elle-même les moyens de cette ambition en termes d'organisation et de personnel.... "
L'adjoint salue le travail des équipes pédagogiques qui ont sur "s'adapter à l'organisation actuelle en assurant l'enseignement en "présentiel", mais également l'enseignement à distance".
Un accueil en alternance ?
"Changer aujourd'hui cette organisation compromettrait l'équilibre qui a pu être trouvé. Il faudrait notamment, puisqu'il est impossible d'accueillir tous les élèves en même temps, procéder par alternance et dire aux parents qui se sont aujourd'hui organisés pour mettre leurs enfants à l'école quatre jours par semaine, que ces derniers ne pourront plus être accueillis qu'à temps partiel... On imagine les conséquences sur le plan de leur organisation personnelle et professionnelle.... ", alerte l'adjoint.
Les conditions de reprise de l'école en juin donnée par l'adjoint :
"La même logique de prudence et de progressivité qui a prévalu en mai s’appliquera en juin, pour assurer toutes les mesures sanitaires de protection des enfants et des personnels", explique-t-il en énumérant les points nécessaires :
- Le protocole sanitaire national est toujours en vigueur ;
- Le guide de la reprise de l’école dans les écoles bisontines continue à s’appliquer ;
- Les protocoles particuliers établis par chaque école devront être retravaillés et évoluer pour permettre l’accueil de nouveaux élèves : organisation pédagogique pour les différents groupes, avec des niveaux différents, entre distanciel et présentiel, organisation des nouvelles salles utilisées, revisite des sens et principes de circulation, définition de la place de chaque enfant en classe, au restaurant scolaire, identification du matériel propre à chaque élève pour éviter les contacts, etc.
"C’est un gros travail à mener par les équipes enseignantes et municipales, qui sera réalisé durant la semaine du 2 au 5 juin", précise l'adjoint qui indique "qu'à partir du 8 juin, tous les élèves ne seront pas accueillis ; la priorité a été donnée à la sécurité sanitaire et au sens éducatif du retour à l’école".
Seront donc accueillis les élèves suivants :
- Les élèves de GS, CP et CM2 : 38% de ces élèves sont retournés à l’école en mai ; l’objectif est qu’une proportion plus importante retrouve le chemin de l’école en juin. Ces niveaux scolaires sont des moments de passage clés dans la scolarité des enfants
Les enfants des familles prioritaires, quel que soit leur niveau scolaire ; la liste des publics prioritaires est étendue et se compose des familles suivantes :
- Professionnels mobilisés dans la gestion d’urgence de la crise lors du confinement et dont les enfants ont été accueillis au service de garde,
- Couples de soignants, familles monoparentale de soignants et professionnels travaillant en milieu hospitalier
- Enseignants, quels que soit leur lieu de travail, dont les enfants sont scolarisés dans une école publique bisontine,
- Agents municipaux travaillant dans une école publique bisontine du premier degré ou une crèche,
- Familles repérées par les directeurs d’écoles, leur enfant ayant absolument besoin de retourner à l’école de par leur situation scolaire ou sociale.
L’accueil de nouveaux enfants se fera en tout état de cause sous réserve de la capacité d’accueil de l’école, définie selon les moyens disponibles pour appliquer le protocole sanitaire en vigueur, c’est-à-dire :
- sous réserve de l’accord du directeur ou de la directrice de l’école au vu des places disponibles dans les groupes pédagogiques ;
- sous réserve des moyens disponibles pour assurer le nettoyage et la désinfection des locaux ;
- sous réserve des places disponibles dans les accueils périscolaires.
Les familles qui souhaitent que leur enfant fréquente l’école sont invitées à prendre contact avec le directeur ou la directrice concerné (e) qui leur indiquera les modalités d’admission et de fréquentation au vu de la capacité d’accueil de l'établissement.
Des rotations peuvent être organisées entre les enfants, avec un accueil partiel selon les jours de la semaine, le cas échéant.
Pourquoi ne pas accueillir tous les enfants ou ne pas offrir d’autres activités ?
Les raisons données par l'élu :
- La capacité d’accueil des écoles bisontines compte tenu des règles impératives du protocole sanitaire est d’environ 40% de la capacité actuelle (3500 élèves au lieu des 9000 élèves inscrits dans les écoles publiques bisontines du premier degré.)
- La ville, pas plus que les associations, ne dispose d’autres locaux qui permettraient d’accueillir les 5500 autres élèves, ni même la moitié d’entre eux. .
- La question des moyens humains pour encadrer les enfants se pose quelle que soit la structure d’accueil (1 adulte pour 10 enfants de maternels, 1 adulte pour 12 à 15 enfants en élémentaire)
- Le protocole sanitaire s’applique pour tous les accueils et le nombre d’enfants doit être limité quels que soient les locaux (4m2 pour un enfant)
Cela interrogé d'ores et déjà sur les conditions de la rentrée de septembre 2020, si le protocole sanitaire n’est pas allégé d’ici là :
- Quelle offre pédagogique sera organisée pour les élèves en temps scolaire par les services de l’Éducation nationale ?
- Quelles capacités d’accueil la ville pourra-t-elle proposer en temps périscolaire, et notamment au restaurant scolaire ?
Réponse : "La reprise actuelle servira en tout état de cause à mieux appréhender l'organisation qui devra être mise en œuvre en fonction des réponses qui seront apportées à ces interrogations", conclut-il.