Pour rappel, les objectifs de cette requalification de quartier (programme validé en municipalité le 8 mars 2021) sont de lutter contre les îlots de chaleur et intégrer la gestion de l’eau, désimperméabiliser les sols et végétaliser les rues, améliorer l’espace urbain et accompagner ses nouveaux usages, valoriser le patrimoine architectural.
La première phase de réaménagement du quartier, c’est-à-dire la rue Gambetta, en travaux depuis plus d’un an et demi, va se terminer avec un peu de retard, en février.
La rue Proudhon, l’une des ”échappatoires”
Avant de travailler sur de nouveaux aménagements, la Ville a effectué de nombreux constats dont l’importance du rôle de la rue Proudhon qui est aujourd’hui une voie de desserte incluse dans la ”zone de rencontre”, avec un profil classique de trottoir-chaussée-trottoir, un sens unique, des stationnements latéraux ponctuels, une terrasse, une voie accessible à toutes circulations. C’est également la voie de sortie principale du centre vers l’est, ”échappatoire” à l’accès au secteur règlementé de la rue de République. La rue Proudhon est également composée d’activité tertiaire, d’immeubles d’habitations et de grandes entités telles que La Poste, le Building, le siège de SMCI et le laboratoire d’analyses médicales.
D’autres constats ont été réalisés, cette fois, sur la circulation automobile et des transports collectifs particulièrement présente, bruyante et polluante. Il faut savoir que trois lignes de bus passent par cette rue et qu’un encombrement très important est notable à chaque heure de pointe. L’ambiance y est par ailleurs très minérale avec un revêtement en enrobé très dégradé.
De l’ensemble de ces observations, est née la deuxième phase de requalification de l’îlot République Gambetta Proudhon Huit-Septembre. Elle a été concertée avec les riverains qui ont participé aux rendez-vous (deux balades urbaines avec 35 personnes au total) et questionnaires (57 réponses) organisés pas la municipalité. Ont également participé à cette concertation : le CRIJ, la médiathèque, la mission jeunesse de la Ville de Besançon, le Groupe d’expert d’usage (composé de personnes représentant les cinq familles du handicap - handicap, visuel, auditif, moteur, mental, psychqiue), sa mission est d’évaluer l’accessibilité réglementaire et d’usage d’un lieu), les associations de vélos et l’Union des commerçants de Besançon.
La rue de la République à sens unique, ça ne passe pas...
Parmi les nombreux changements qui seront apportés au cours de cette deuxième phase de travaux, dont la plupart sont accueillis chaleureusement par les riverain(e)s présent(e)s à la réunion publique de ce mardi soir, une annonce a fait bondir certains d’entre eux provoquant un débat particulièrement animé notamment entre Claude Varet, conseillère municipale Besançon maintenant, mais aussi avocate rue de la République, et le seul élu de la Ville présent à cette présentation, Kevin Bertagnoli, adjoint en charge de la Démocratie participative.
L’annonce en question concerne une grande nouveauté pour le secteur : la première portion de la rue de la République (entre le centre St Pierre et l’intersection avec la rue Proudhon) deviendra en sens unique, cet axe sortant sera donc supprimé. Autrement dit, les véhicules (auto et transports collectifs) qui viendront de la rue de la République (de la rue des Granges) ou de la deuxième partie de la rue Proudhon (square Saint Amour) devront obligatoirement passer par la rue Proudhon en direction du pont Robert Schwint pour sortir du centre-ville. (Sauf si les automobiles circulant autour du square Saint-Amour pensent à repartir par la rue d'Alsace, puis la rue Bersot).
”On se moque !”, ”On est asphyxiés !”, entend-on de Claude Varet et d’une autre riveraine qui ne cachent pas leur énorme et désagréable surprise de découvrir que ”tous les bus de la ville vont passer dans cette rue déjà encombrée en temps normal”. Il est alors demandé aux représentants de la Ville de revoir le schéma de circulation des bus. La réponse est non, ”ce n’est pas la mission”, leur répond Franck Bourgaigne, chef de projets. ”Des bus qui passent au centre-ville ce n’est pas mieux que des voitures et les bus ne roulent pas à 20 km/h (...) c’est étrange de la part d’une mairie écolo !” dénonce la conseillère municipale qui a quitté la réunion avant la fin.
Également présent lors de cette réunion publique, Serge Couësmes, président de l’Union des commerçants, qui n’a pas participé à la concertation (mais dont les commentaires du directeur de l’UCB ont été pris en compte dans la concertation), a évoqué à plusieurs reprises sa crainte d’une nouvelle ”stigmatisation du centre-ville”, en imaginant par exemple que les visiteurs réfléchissent de la manière suivante : ”on ne va pas aller là-bas, c’est le bordel”. Ce à quoi a répondu l'un des participants à cette réunion faisant partie du Groupe d'expert d'usage et président de l'association Trottoirs Libres, Yves Ketterer : "Plus une ville est apaisée selon des études, plus il y a du monde qui vient, y compris dans les commerces".
"Toutes vos réflexions, nous les avons aussi"
Chef de projet et élu ont admis comprendre la réaction des riverains en expliquant que ”toutes vos réflexions, nous les avons aussi, ce ne sera pas un trafic allégé dans un premier temps, on constate comme vous que passées les heures de pointe, le trafic est normal, il y a toujours des périodes encombrées”, selon Franck Bourgaigne. ”L’idée est aussi de trouver d’autres modes de déplacements, la voiture reste très majoritaire au centre-ville, on est aujourd'hui dans un changement de modèle auquel on doit se confronter : comment je fonctionne ? Comment je fréquente la ville aujourd'hui ?”, a ajouté Kevin Bertagnoli, en rappelant que des "débats violents" s'étaient produits lorsque la Grande rue, à double sens de circulation, était devenue entièrement piétonne en 1975.
L'élu a également déclaré que "ce sont des réflexions importantes qui peuvent faire peur, mais ces aménagements ont pour but d'amener l'envie d'arpenter les rues, dont la rue de la République qui n'est pas la plus agréable."
Enfin, Kevin Bertagnoli a affirmé que la circulation des bus "est un vrai sujet et il faudrait un temps de concertation là-dessus, c'est une question plus vaste, il faut la poser sur la table avec son fonctionnement actuel, on partage vos constats."
Lors de cette réunion, les représentants de la municipalité n’ont pas pu fournir un comptage des voitures et bus supplémentaires qui passeront dans la rue Proudhon. On sait toutefois que quatre lignes de bus en plus passeront par cette voie.
À suivre.
2 Commentaires
2 commentaires
Merci pour les piétons d’un certain âges et handicapées comme moi même handicapées qui a du mal a me déplacer
Seule une ligne de bus passe par ce tronçon de la rue de la République dans le sens sortant : la ligne 10, 3 bus par heure. On est pas non plus sur des reports de dingue !