Le 22 novembre 2021 vers midi, Monsieur C. est abordé par un individu alors qu'il venait d'entrer dans le bureau de tabac Le P'tit Dep' sur le boulevard Churchill à Besançon. L'homme lui réclame de lui acheter un paquet de cigarettes et lui demande de le conduire à la CAF pour un rendez-vous urgent. En échange, l'individu propose à Monsieur C. de lui acheter un sandwich à l'épicerie. Se sentant contraint, Monsieur C. le laisse monter dans sa voiture et accepte de le conduire à la CAF. Dès le début du trajet, il demande au conducteur de s'arrêter pour retirer de l'argent à un distributeur, ce que refuse Monsieur C. jusqu'à qu'il aperçoive un couteau dans la sacoche de l'individu...
Ce dernier faisant de grands gestes dans l'habitacle et mettant la main sur le volant, Monsieur C. accepte finalement sous la contrainte de se rendre au distributeur d'une banque à Témis. La victime s'y rend seule et retire 90 euros. A son retour, l'individu agressif lui ordonne de retirer 40 euros supplémentaires. Monsieur C. s'exécute par peur.
Ils reprennent la route jusqu'au parking de la CAF. Là-bas, l'individu réclame l'argent à Monsieur C. et lui arrache des mains tout en lui ordonnant de l'attendre. Quelques minutes plus tard, l'individu revient au véhicule et lui ordonne de le conduire à Planoise prétextant aller voir un "mec" qui lui donnerait de l'argent lui permettant de rembourser Monsieur C. En route, l'individu ne cesse de lui demander de lui acheter du cannabis et de lui imposer d'aller acheter pour 40 euros de jeux à gratter.
Reprenant un peu d'assurance, Monsieur C. refuse et réussit à le faire descendre de son véhicule. L'individu lui explique qu'il est étudiant à l'UFR STAPS, qu'il habite au Crous et qu'il le remboursera. En gage de bonne foi, il lui donne son numéro de téléphone.
La vidéosurveillance est formelle
Suite à cette histoire, une réquisition judiciaire a été adressée au gérant du P'tit Dèp' afin d'obtenir les enregistrements de la vidéosurveillance. Son exploitation a permis aux enquêteurs d'identifier formellement l'auteur des faits déjà défavorablement connu des services de police et de la justice pour avoir commis des extorsions et abus de confiance entre novembre 2018 et mars 2019. Faits pour lesquels la police avait déjà été saisie et pour lesquels il a déjà été condamné.
D'autres victimes, du même auteur, avec le même mode opératoire
En parallèle, la police reçoit une deuxième plainte similaire à celle de Monsieur C. Les faits datent du même jour, mais ce sont déroulés 1h avant et place de Coubertin, à la sortie de l'Intermarché sur le boulevard Churchill.
Le mode opératoire de l'auteur est identique : la victime a été contrainte de le conduire à la banque pour retirer 50 euros à deux reprises se sentant menacée.
Après d'autres recherches, la police découvre trois autres procédures distinctes présentant des similitudes avec les deux précédentes affaires : le mode opératoire, la description de l'auteur, le numéro de téléphone donné aux victimes, tout coïncide.
Déjà condamné pour des faits similaires
Les investigations menées sur le numéro de téléphone ont permis de révéler l'identité du titulaire de la ligne, l'exploitation des fadettes entre août et décembre 2021 a permis de confirmer la présence de cette ligne sur les différents lieux de commission des faits. Une réquisition à la CAF a par ailleurs démontré que l'auteur utilisait bel et bien cette ligne téléphonique.
Les victimes ont été entendues à nouveau et une planche photographique leur a été présentée. Monsieur C. et monsieur P. ont reconnu formellement l'homme comme étant l'auteur des faits,
Monsieur M. l'a désigné comme ressemblant fortement, mais ne pouvait être formel.
Messieurs B. et C. ne l'ont pas reconnu, évoquant que les faits étaient assez anciens.
L'auteur, ne déférant aux convocations qui lui étaient adressées, a été interpellé le 22 mars 2022 à 12h00 et placé en garde en vue.
L’exploitation de son téléphone portable a permis de remonter à 13 victimes supplémentaires dont 9 ont déposé plainte, les autres préférant ne pas donner suite.
Le mis en cause a reconnu les faits d’abus de confiance et d’extorsion le justifiant par un besoin d’argent pour sa mère restée à Mayotte.
Le profil des victimes est toujours le même : homme très jeune facilement influençable. Le préjudice total est d’environ 3.300 € réparti sur l’ensemble des victimes.
Il sera présenté le 24 mars 2022 dans le cadre de la révocation du sursis et mise à l’épreuve (4 mois) et notification d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité à venir pour les présents faits.