La découverte a été "insolite" pour Jean-Paul Renoud-Grappin, commissaire-priseur depuis 1991. "Elle nous a été amenée lors d'une expertise gratuite. Nous l'avons alors mis en lien avec une banque de données informatiques professionnelles. Elle était très proche de la production de Rodin", explique le commissaire-priseur qui précise "que la manière de faire collait tout à fait".
Une expertise poussée à Paris
Jean-Paul Renoud-Grappin a ensuite amené l'œuvre à M. Chanoit, expert à Paris. "Il a noté la beauté du dessin, mais il convenait de montrer l'aquarelle à Christina Buley-Uribe pour authentifier l'œuvre" (ndlr : C. Buley-Uribe est une experte "officielle" de Rodin). Deux mois ont été nécessaires pour mener un travail "de recherches, de datation", précise le commissaire-priseur. "Il s'agit de voir s'il y a eu une suite, où se trouve ce dessin dans l'œuvre de Rodin… »
Une aquarelle exposée en 1900, année de l'exposition universelle à Paris
Rodin avait fait l'exposition au pavillon de l'Alma à Paris pendant l'exposition universelle : "il avait exposé, pendant l'exposition universelle, un certain nombre de ses œuvres. Ainsi, le dessin que nous avons vendu fait partie des six dessins qui étaient exposés", explique M. Renoud-Grappin.
En salle des ventes…
Le prix a été "volontairement placé bas pour attirer la curiosité de nos clients", indique le commissaire priseur. "Nous nous sommes retrouvés à la vente avec sept téléphones". La bataille a été menée entre des collectionneurs et galeristes spécialistes de cette période de l'histoire de l'art. "Ils ont été trois ou quatre jusqu'à 60.000 €". Cela s'est ensuite joué entre deux Français, dont un expatrié. C'est ce dernier qui a gagné le droit d'acquérir l'œuvre de Rodin à … 95.000 € !
Une belle histoire pour cette aquarelle retrouvée dans un carton au fond d'une armoire à la suite de successions familiales…