A l'issue de la comparution immédiate, le tribunal correctionnel a intégralement suivi les réquisitions du procureur Etienne Manteaux. La condamnation a été assortie d'une interdiction de séjour dans le Doubs de trois ans à l'issue de l'emprisonnement.
Son avocate Me Emine Erdem a dénoncé une peine "absolument excessive" pour un jeune de 20 ans auquel "on met tout sur le dos pour faire un exemple".
Jogging et cheveux bouclés aux épaules, le prévenu a répondu aux questions du tribunal avec désinvolture, tenant parfois tête à la juge qui l'interrogeait. Que sait-il des deux individus qui ont foncé sur un policier intervenant dans la nuit de jeudi à vendredi pour calmer un énième rodéo urbain dans le quartier Saint-Claude de Besançon ? "J'étais chez moi, je ne sais rien et je ne veux pas le savoir parce que c'est pas mon problème", répond-il.
"Je suis désolé pour lui mais j'y suis pour rien"
Que pense-t-il de ce policier de 38 ans de la brigade anti-criminalité (Bac), grand sportif, au genoux "pulvérisé" ? "Je suis désolé pour lui mais j'y suis pour rien", affirme-t-il. Pourtant, outre son empreinte digitale retrouvée sur le scooter, les policiers et des témoins l'ont formellement identifié comme étant le conducteur du deux-roues qui roulait sans casque, à visage découvert.
Son passager présumé, un jeune de 17 ans, avait tiré des mortiers d'artifice sur les policiers. Mineur, il n'a pas été jugé en comparution immédiate mais mis en examen et placé en détention provisoire. Le procureur a dénoncé la "prise de pouvoir de ces jeunes dans l'espace public" où ils "s'enivrent de rodéo, pour s'approprier la rue en signifiant à tous les habitants du quartier qu'ils sont chez eux".
Des rodéos incessants
"Les riverains de ce quartier sont exaspérés, désespérés" par ces nuisances, souligne le magistrat, alors que trois d'entre eux ont été violemment "rossés", l'un ayant eu la mâchoire brisée, en tentant de discuter avec les jeunes pour mettre un terme à ce phénomène.
Pour l'avocate des policiers, le prévenu "est un individus qui se moque de la vie humaine" et "des policiers qui viennent en aide aux habitants du quartier".
Déjà condamné à neuf reprises, le jeune devra également purger une peine de 13 mois de prison correspondant à des condamnations antérieures mises à exécution.
(Source AFP)