À l'instar du site internet "balance ton porc" et du mouvement #MeToo lancé sur les réseaux sociaux afin de dénoncer les harcèlements et abus sexuels, des étudiants ayant fréquenté l'ISBA, Institut supérieur des beaux-arts de Besançon, ont décidé de rompre le silence ce mois de septembre 2020. Ils ont ainsi créé la page Facebook "Balance ton école d'art".
"Depuis trop longtemps, nous fermons les yeux sur ce qui se passe dans cette école (...) Cette lettre ouverte est un appel collectif à la démission des prédateurs sexuels, et à ceux qui les protègent, des postes qu'ils occupent au sein de l'institut des Beaux-Arts de Besançon", explique l'association tout en précisant qu'elle souhaite, par cette lettre, lancer "un appel aux consciences et à la remise en question de nos positions habituelles face récits de harcèlement sexuel, d'agressions sexuelles et de viols".
Une boite mail pour recueillir les témoignages
À l'aide de cette page, ils souhaitent inciter les victimes potentielles à témoigner. Une boite mail a notamment été mise en place pour recueillir les différents témoignages : balancetonecoledart@protonmail.com
Selon les auteurs de la page Facebook, sept témoignages ont déjà été recueillis.
"Nous n'avons jamais reçu de plaintes"( directeur de l'ISBA)
Contacté, Laurent Devèze, le chef d'établissement s'est exprimé suite à la polémique : "Ce que je peux vous dire, c'est factuel. Nous n'avons (l'administration) jamais reçu de plainte de quelqu'un pour viol à ce jour. En revanche, c'est assez grave pour que madame Vignot (la maire de Besançon) décide de diligenter une enquête administrative. Et on ne peut que l'approuver. Les conclusions de l'enquête seront reversées au dossier instruit par le procureur. Je fais confiance à la justice, on verra si on a fait des fautes, si on a commis des impairs. J'ai ma conscience pour moi", nous a expliqué de mardi le chef d'établissement.
"Ces témoignages, s’ils sont confirmés, sont à prendre très au sérieux. En tout état de cause, si des faits graves étaient avèrés, ils ne pourraient rester impunis", a précisé Anne Vignot, la maire de Besançon dans un communiqué de presse.