Alors qu’elle ne concernait qu’un défunt sur 100 à la fin des années 70, la crémation en France connaît depuis une croissance régulière. Cette pratique concernait 28% des funérailles en 2007 et 38% en 2016, certaines études tendent même à montrer qu’elle pourrait devenir une pratique majoritaire d’ici quelques années.
Choix entre inhumation et crémation : la tendance s’inverse
Volonté de ne pas embarrasser la famille, manque de place dans les cimetières et même argument écologique sont avancés pour soutenir le choix de la crémation comme ultime cérémonie qui paraîtrait plus respectueuse de l'environnement.
Mais la crémation est surtout le choix de ceux qui ne veulent pas peser sur les générations futures comme pour l'entretien d'une sépulture. Avec l’éclatement géographique, "les familles sont de plus en plus éloignées et ont de moins en moins de temps pour s’occuper d’une tombe", nous explique Cédric Ivanès. Elles optent alors pour la crémation qui apparaît comme une pratique plus "simple".
Une pratique soi-disant moins onéreuse que l’inhumation
La crémation a longtemps été jugée moins onéreuse. Or, "c’est totalement faux de penser que c’est moins cher que l’inhumation" d’après notre assistant funéraire qui estime le prix de la crémation à environ 4.000 € (tout compris).
À l’automne 2019, une étude UFC-Que Choisir avait d’ailleurs déjà constaté une flambée tarifaire et souligné que "la crémation est loin de constituer une solution plus économique". Si elle reste généralement moins onéreuse qu’une inhumation, retenez donc que ce n’est pas systématique.
Avec la hausse du prix du gaz, mourir va devenir plus cher...
La hausse du prix du gaz aura quant à elle nécessairement un impact sur le coût de la crémation. Il est d’ailleurs à noter que "le prix des crémations est géré par les communes et voté en conseil municipal", nous rappelle Cédric Ivanès.
À Besançon, la taxe de crémation était de 527 € en 2020. Fin 2021, elle bénéficiait déjà d’une augmentation de 4% et avoisine désormais les 540 €.
À Dole, la hausse des prix est déjà une réalité puisque d'après Cédric Ivanès, "la taxe de crémation atteint désormais les 800 €. Elle a pris près de 200 € en un an"...
Infos +
- On parle bien de crémation et non d’incinération qui est appropriée pour des objets. C’est pourquoi l’on dit d’un défunt qu’il est "crématisé".
- Depuis la loi du 19 décembre 2008, il n’est plus possible de conserver chez soi les cendres d'un défunt.