Un euro de plus pour la redevance
Pour accroître les revenus de France Télévisions, "une solution aurait été d’augmenter la redevance de 4 euros : nous nous y refusons. Une telle décision aurait été incohérente, la politique du gouvernement visant, au contraire, à baisser les prélèvements", explique Mme Pellerin.
"J’ai proposé que la redevance [qui s’élève actuellement à 136 euros] reste limitée à l’inflation (…). La hausse sera donc contenue à 1 euro seulement en 2016. C’est la plus faible augmentation depuis 2008", souligne la ministre. La redevance avait augmenté de 3 euros en 2015, de 2 euros en 2014 et de 6 euros en 2013.
Interrogée sur le principe de taxer les ordinateurs, tablettes et smartphones, auquel François Hollande a dit qu’il n’est "pas favorable", elle n’écarte pas définitivement l’idée, mais juge qu’"il faudra s’interroger dans le futur sur une réforme plus globale, adaptée à ces nouveaux usages".
Augmentation de la "taxe télécoms"
Delphine Ernotte, la nouvelle présidente de France Télévisions, réclamait une hausse de la redevance et l’extension de la publicité jusqu’à 21 heures. Elle verra finalement son ancienne entreprise, Orange France, appelée au secours de la nouvelle.
"Nous augmenterons à la marge la taxe que paient les opérateurs d’accès à Internet" – comme Bouygues, SFR, Orange et Free –, "qui passera de 0,9 % de leur chiffre d’affaires à 1,2 %. Cette fraction des recettes sera affectée de façon pérenne à l’audiovisuel public", ajoute Mme Pellerin.
La "taxe télécoms" de 0,9 %, dite "taxe Copé", avait été instaurée en 2009 par le gouvernement Sarkozy pour financer France Télévisions en compensation de la suppression de la publicité après 20 heures. Mais ses recettes – de l’ordre de 200 millions à 300 millions d’euros par an – n’étaient pas directement affectées au secteur et se perdaient dans le budget de l’Etat.
Selon Mme Pellerin, les fournisseurs ne répercuteront pas cette hausse sur les consommateurs, car "la concurrence sur les prix est forte dans ce secteur et les Français changent facilement d’opérateur".
Pas de pub après 20 heures
A propos de la publicité après 20 heures sur les chaînes publiques, une hypothèse crainte par les chaînes privées, la ministre dit : "C’était une possibilité. Mais j’ai à cœur de ne pas déstabiliser les autres médias. (…) Les chaînes privées doivent avoir les moyens de contribuer au pluralisme de l’information et à la création, notamment au financement du cinéma", explique-t-elle.
(Source : AFP)