"On est là pour montrer la mobilisation de tous les services pour que justice passe", a déclaré le ministre, en visite à l'Écurie des Parriauds, dans le village de Saint-Eusèbe (Saône-et-Loire), où l'oreille d'un cheval a été coupée. Interrogé sur l'enquête, et en particulier sur les suspicions d'une secte satanique, le ministre a refusé de se prononcer plus en détails mais il a dit qu'"aucune piste" n'était "exclue".
"Il y a manifestement un professionnalisme, des personnes qui agissent avec une certaine technicité", a-t-il souligné, faisant en particulier référence au cas d'une ponette vidée de son sang "sans qu'aucune trace" ne soit relevée dans le pré où elle a été retrouvée morte. Selon la gendarmerie, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes, organisme d'État) va apporter son concours aux enquêteurs.
"Ce sont des actes inqualifiables" (J. Denormandie)
Selon le ministre, "plus d'une trentaine de cas dans plus d'une dizaine de départements" ont été recensés. "Ce sont des actes inqualifiables", a ajouté M. Denormandie en rencontrant le propriétaire des Écuries, Thomas Desgres, qui a découvert dans la nuit de mardi à mercredi, dans son box, une jument mutilée d'une entaille profonde à l'oreille.
"Maintenant, je dors ici. Je fais des rondes toutes les demi-heures. Ça fatigue", a déclaré M. Desgres au ministre, se félicitant du "soutien et de la mobilisation" de l'État et de la filière."Est-ce que ce sont des barbares, des personnes indignes ?", s'est interrogé M. Denormandie, évoquant "énormément d'enquêtes dans les départements" de France. "Je donne mon engagement à tout faire", a-t-il dit en rencontrant les gendarmeries et polices concernées par les trois cas en Saône-et-Loire.
Non loin de Saint-Eusèbe, dans le village de Saint-Vallier, une ponette a été retrouvée morte et mutilée en début de semaine, le crâne fracassé et une partie de son museau tranchée. L'autopsie a également révélé que le diaphragme de l'animal a été enfoncé.
Dans le département voisin de l'Yonne, deux agresseurs ont été surpris dans la nuit du 24 au 25 août, tandis qu'ils lacéraient des chevaux, par le président du refuge. Ce dernier a pu donner de l'un d'eux un portrait-robot précis qui a été diffusé par la gendarmerie avec un appel à témoins. Ailleurs en France, un nouveau cas a été signalé vendredi dans le Vaucluse : une jument a été retrouvée éventrée dans la nuit du 22 au 23 août et un poney a eu l'oreille lacérée.
"C'est une sauvagerie cruelle qu'on a rarement observée", a déclaré à l'AFP le président de la Fédération française d'équitation, Serge Lecomte, présent lors de la visite du ministre. "Est-ce une secte? La sauvagerie envers les animaux est le préambule de la sauvagerie envers l'humanité", a-t-il estimé. La Coordination rurale a par ailleurs annoncé qu'elle rejoignait les nombreuses associations se portant partie civile dans chacune des enquêtes lancées. "La multiplication de ces attaques est inadmissible", a déclaré la présidente de la section cheval, Claire Juillet, citée dans un communiqué.
Ces actes de barbarie à l’encontre de chevaux sont insupportables. Tous les moyens sont mobilisés et mis en œuvre pour mettre fin à cette terreur.
Je me rends cet après-midi en Saône et Loire, aux côtés de propriétaires victimes et des enquêteurs.pic.twitter.com/aSktikl6ZI
— Julien Denormandie (@J_Denormandie) August 28, 2020
(Source AFP)