Voici les réactions en Franche-Comté :
Michel Raison, sénateur de la Haute-Saône
"Il s'agit d'une fausse ouverture de la part du Premier ministre qui omet sciemment de préciser que l'amendement proposé par les députés LREM exclue du dispositif les routes nationales qui font partie du réseau secondaire" explique Michel RAISON.
"Cette omission s'apparente à un mensonge inacceptable qui ne manquera pas d'alimenter une nouvelle fois la colère et la frustration des automobilistes" regrette le Sénateur qui ne comprend pas pourquoi le Premier ministre sème une nouvelle fois la confusion.
Michel RAISON ne doute pas "qu'un grand nombre de députés - de toutes sensibilités politiques - s'opposeront à cette manœuvre politicienne des députés du groupe La République en Marche". Il ne doute pas non plus "qu'ils se battront en séance publique pour restaurer l'article voté au Sénat et il appelle le Gouvernement a faire enfin preuve de sagesse".
François Sauvadet, ancien ministre, Président du groupe DCI à l'ADF et Président du Conseil départemental de la Côte-d'Or :
"Je salue l'annonce, ce matin, d'Edouard Philippe sur les 80 km/h. Le Premier ministre s'est en effet dit ouvert à un "assouplissement" de la limitation de vitesse sur les routes secondaires en laissant la main aux présidents de conseil départemental.
Ma première réaction est un soulagement ! J'ai envie de dire : "enfin". Cela fait plus d'un an qu'en tant que Président du groupe Droite, Centre et Indépendants à l'Assemblée des Départements de France, j'ai alerté le Premier ministre sur l'aberration que représentait une généralisation des 80 km/h sur les quelque 400.000 kilomètres du réseau routier secondaire.
Je lui ai maintes fois rappelé que les présidents de département, qui gèrent au quotidien les routes départementales, connaissent parfaitement leur réseau. Et je veux dire au Premier ministre qu'ils assument déjà la responsabilité sur leurs routes départementales.
Pour ma part, je gère près de 5.800 kilomètres de routes départementales et je prends régulièrement des centaines d'arrêtés pour limiter la vitesse, parfois très en- deçà des 80 km/h, pour l'adapter au réseau et aux conditions de circulation.
Je connais parfaitement les routes départementales de la Côte-d'Or et je n'ai pas besoin d'injonctions parisiennes, ni pour définir la vitesse applicable sur ces routes, ni pour recevoir des leçons de sécurité routière. Je rappelle ainsi à Edouard Philippe que le Département que je préside a érigé la sécurité routière au rang de priorité. La Côte-d'Or est particulièrement innovante dans ce domaine avec ses collèges de la sécurité routière ou avec le Prix Christian-Myon qui récompense des initiatives des différents acteurs des territoires.
Avec le Préfet et les maires concernés, je vais travailler à un audit du réseau routier départemental, de façon à pouvoir faire du cas par cas et adapter la vitesse à la typologie des routes. D'ores et déjà, je peux dire qu'environ 90% du réseau pourront repasser à 90 km/h. Cela permettra notamment de revenir sur les situations incompréhensibles relevées sur certaines routes, l'exemple le plus emblématique étant la route Dijon-Beaune, 36 km et 42 changements de vitesse !"
Yves Krattinger, président du Conseil départemental de la Haute-Saône
"Yves KRATTINGER, Président du Conseil départemental de la Haute-Saône, prend acte avec satisfaction de l’évolution de la position du Premier Ministre concernant la limitation de vitesse à 80 km/h.
Dès mars 2018, le Président KRATTINGER avait proposé une alternative à l’application uniforme des 80 km/h sur le territoire haut-saônois. Cette proposition avait reçu l’approbation de ses homologues au sein de l’Assemblée des Départements de France, mais également des élus locaux et des administrés haut-saônois, avec qui il avait pu en échanger. Tous reconnaissaient la fine connaissance des réseaux routiers et la grande expertise des Départements, compétents en la matière.
Ainsi, le Département de la Haute-Saône a réalisé une analyse pour chaque route et proposé une modulation de la vitesse allant de 70 à 90 km/h, en fonction des caractéristiques des voies de circulation et de leur environnement, pour une meilleure circulation sur le réseau départemental. Ainsi, 3 limitations de vitesses étaient proposées sur les 3 440 km de routes gérées par le Département, à savoir :
- 90 km/h sur un linéaire de 711 km
- 80 km/h sur un linéaire de 1 426 km
- 70 km/h sur un linéaire de 1 500 km.
La question de la sécurité routière est primordiale pour le Département. Au cœur du travail effectué au quotidien par les services départementaux, la sécurité routière et la lutte contre la mortalité sont largement appréhendées dans cette analyse.
Le Président KRATTINGER attend désormais les modalités de mise en œuvre de ce changement de la limitation de vitesse.
Dès lors que la loi l’y autorisera, il appliquera progressivement cette modulation de vitesse sur les routes départementales. Une attention particulière sera là aussi portée à la sécurité des usagers de la route. Il conviendra en effet de mettre en place une signalétique efficace pour que les nouvelles règles soient compréhensibles de tous."