Les faits remontent au 8 mars 2020. Houcine Hakkar circulait avec un passager dans les rues de Besançon lorsqu'il a été pris en chasse par un véhicule dont les occupants avaient ouvert le feu sur le sien. Houcine, qui devait fêter ses 23 ans le lendemain, avait été mortellement atteint par plusieurs balles tandis que son passager avait été grièvement blessé.
Féru de mécanique, Houcine Hakkar était descendu voir la voiture de son ami, récemment achetée. Les assaillants avaient alors confondu cette dernière avec celle censée appartenir au clan rival...
Huit personnes impliquées, dont une toujours en fuite
Planoise a été pendant plus de trois mois le théâtre d’affrontements armés entre deux bandes rivales (décembre 2019 et mars 2020).
Concernant l'assassinat d'Houcine Hakkar, l'élément déclencheur a été, selon le procureur, le 6 mars 2020. Ce jour là, un membre d'un des deux clans a échappé aux balles qui fusaient et visaient, cette fois-ci, "la tête".
Plusieurs personnes ont été entendues, d’autres arrêtées. Au total, huit individus ont eu un rôle important dans les tirs (ils échangeaient via une messagerie cryptée). Ils ont été mis en examen dans ce dossier pour assassinat, tentative d'assassinat et complicité de tentative d'assassinat.
Le procureur a quant à lui requis "le renvoi de trois individus devant la cour d'assises pour être jugé avec la qualification d'assassinat, de tentative d'assassinat et de complicité par fourniture de moyens et par instigations". Pour les cinq autres individus concernés, Etienne Manteaux a requis la requalification des faits en "association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes". Ce délit est puni de 10 ans d'emprisonnement.
Si le magistrat instructeur suit les réquisitions du procureur, ils seront jugés devant le tribunal correctionnel de Besançon (et non pas une cour d'assises).
Sept d'entre eux ont été interrogés, le huitième, apparaissant comme le numéro un de l'organisation, est toujours en fuite. Il est visé par un mandat d'arrêt.
Des aveux du conducteur de la voiture
Grâce au décodage de la messagerie cryptée (dite PGP) et leur validation juridique, le conducteur de la voiture ayant pris en chasse celle d'Houcine Hakkar a reconnu les faits : "Les PGP étant tellement explicites ont amené certains mis en examen à évoluer sur leur position (...) l'un des deux individus étant dans la voiture est passé à table et a reconnu les faits (...) il a reconnu avoir été le conducteur du véhicule", précise le procureur.
- Le magistrat instructeur rendra son ordonnance avant la fin du mois d'août. Si un renvoi est ordonné devant la cour d'assises, un procès se tiendra à la fin du premier semestre 2024.