Asile : coup d'envoi des débats à l'Assemblée, la majorité à l'épreuve

Publié le 16/04/2018 - 09:36
Mis à jour le 17/04/2019 - 12:08

Coup d’envoi d’une semaine de débats tendus à l’Assemblée sur le projet de loi asile et immigration : le texte controversé de Gérard Collomb met la majorité à l’épreuve, tandis que les oppositions vont monter au créneau contre des mesures jugées « laxistes » ou « dangereuses ».

  • La présentation du texte a été décalée à la soirée de lundi, en raison du débat sur les frappes en Syrie à 17H00.

Manifestation des tensions autour des dispositions sur l'asile : la porte du Palais Bourbon a été taguée dans le week-end de l'inscription "accueil de merde". Cinq personnes ont été interpellées. Plus d'un millier d'amendements sont au menu jusqu'à vendredi, dont 200 des députés LREM, un record.

Le projet de loi "pour une immigration maîtrisée et un droit d'asile effectif" prévoit notamment de réduire à six mois les délais d'instruction de la demande d'asile, pour entamer rapidement le travail d'intégration des réfugiés, et à l'inverse de faciliter la reconduite à la frontière pour les déboutés.

"On ne peut pas prendre toute la misère du monde", a déclaré Emmanuel Macron dimanche soir à BFMTV, RMC et Mediapart. "Nous sommes face à un phénomène migratoire inédit et qui va durer" et le droit d'asile, auquel il est "attaché", est "respecté", a-t-il aussi affirmé.

La France a enregistré plus de 100.000 demandes d'asile l'an dernier, soit une hausse de 17,5 % par rapport à 2016.

Le projet de loi est critiqué par des acteurs de l'asile et les associations, qui redoutent des atteintes aux droits des étrangers, ainsi qu'au sein même de la majorité, malgré les efforts de pédagogie et persuasion déployés depuis plusieurs mois par le ministre de l'Intérieur, incarnant la ligne "dure" de l'exécutif.

Les discussions ont été agitées dès l'examen du texte en commission, ce qui a valu à la vingtaine de contestataires LREM un rappel à l'ordre du président de groupe Richard Ferrand.

Jean-Michel Clément (ex-PS) prévoit de voter contre un texte à "la logique répressive". Critique prêt au compromis, Matthieu Orphelin est déçu de ne pas être parvenu à maintenir à 45 jours la durée maximale de rétention (portée à 90 jours) et pense s'abstenir.

Les responsables LREM rejettent tout parallèle avec les frondeurs socialistes du précédent quinquennat, qui eux portaient "une contestation de fond de la ligne politique". Reste que ce projet de loi est le premier à faire autant tanguer dans les rangs des "marcheurs", particulièrement investis sur ce sujet touchant leurs "convictions".

"Laxisme" ou "logique de la peur"

Chez les MoDem alliés de LREM, certains souhaitent aller plus loin pour les droits des demandeurs, mais il n'y a "pas de ligne de fracture forte", assure-t-on au groupe.

Gérard Collomb a dit au JDD avoir "toute confiance en la majorité" qui saura "faire preuve de responsabilité". M. Macron a évoqué "un débat démocratique" et des parlementaires "ni godillots ni frondeurs".

Parmi les points sensibles, figurent les divers amendements prévoyant d'ouvrir le marché du travail aux demandeurs d'asile, dans le sillage du rapport d'Aurélien Taché (LREM) préconisant un délai de six mois après le dépôt de la demande (contre neuf actuellement), et également la réécriture du "délit de solidarité" pour certaines personnes venant en aide aux migrants.

De son côté, la droite, qui dénonce "ambitions bien modestes" et "laxisme", souhaite pouvoir fixer des quotas d'accueil annuels, limiter le regroupement familial, et éloigner plus facilement les étrangers représentant une menace.

Finaliste de la présidentielle après une campagne marquée par ce thème de l'immigration, la députée du Pas-de-Calais et présidente du FN Marine Le Pen devrait s'impliquer sur ce texte qui va selon elle "accélérer" l'immigration.

A l'autre bord, la gauche de la gauche est vent debout contre un projet de loi "inutile et dangereux", surfant "sur la logique de la peur". Les Insoumis ont appelé les autres groupes politiques à un "sursaut de convergence républicaine et humaniste".

Les socialistes jugent que le texte "tourne le dos à nos principes constitutionnels", les élus UAI (UDI, Agir et Indépendants) veulent "équilibrer" ses mesures.

L'Assemblée se prononcera à l'issue des échanges sur l'ensemble du texte, sans vote solennel en raison de la pause de deux semaines qui s'ensuit dans les travaux parlementaires.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Budget : à Besançon, le Nouveau Front Populaire local milite contre un projet budgétaire “destructeur”

Le NFP local, ainsi que des associations et syndicats locaux qui soutiennent le programme du Nouveau Front Populaire, ont décidé d'organiser conjointement une conférence de presse jeudi 21 novembre à Besançon afin de dénoncer le budget du gouvernement Barnier et affirmer que d’autres choix sont possibles. Celles-ci ont notamment été présentées à l’intérieur d’une proposition de "contre-budget"émanant du NFP.

Agriculture : Annie Genevard sur le terrain d’une filière mobilisée

La ministre de l'Agriculture effectue jeudi 21 novembre 2024 dans le Pas-de-Calais sa première visite sur le terrain depuis le retour des paysans dans la rue, la mobilisation semblant désormais surtout se circonscrire aux actions des bonnets jaunes de la Coordination rurale. A Besançon, elle a rappelé vendredi dernier son soutien à la filière.

Budget Sécu : le Sénat vote une nouvelle “contribution” de 7h de travail sans rémunération par an

Faire travailler tous les actifs sans rémunération pendant sept heures de plus par an pour renflouer la Sécurité sociale ? C'est la mesure choc adoptée mercredi 20 novembre 2024 par le Sénat, qui plaide pour cette "contribution de solidarité" censée rapporter 2,5 milliards d'euros chaque année au secteur de l'autonomie.

Agriculture, mobilité, tourisme… Plus de 134 millions d’aides régionales votées en commission permanente

La commission permanente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté s’est tenue vendredi 15 novembre 2024. Les élu(e)s ont voté pour 134,2 millions d’euros d’aides en faveur du territoire. Focus sur quelques dossiers.

À Besançon, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard annonce des mesures exceptionnelles

Annie Genevard, la ministre de l’Agriculture, s’est rendue à titre personnel à Micropolis Besançon à l’occasion de Vache de Salon vendredi 15 novembre 2024. Aux côtés de Marie-Guite Dufay, la présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté, elle a annoncé que l’Etat et la Conseil régional allaient mettre oeuvre des mesures exceptionnelles face aux difficultés rencontrées dans la gestion des dossiers du FEADER.

Dominique Voynet en désaccord avec Annie Genevard sur la question des produits phytosanitaires

Annie Genevard, la ministre de l’Agriculture, a indiqué dans un post Facebook le 14 novembre 2024 la création "d’un comité des solutions". Dominique Voynet, la députée du Doubs, dénonce lesdites solutions trouvées sur l’utilisation des produits phytosanitaires et des dérogations accordées.

Anne Vignot porte plainte contre Alexandra Cordier et l’ancien maire de Besançon

Suite aux 94.000€ perçus par Alexandra Cordier, collaboratrice de Jean-Louis Fousseret, lors de son licenciement le 1er janvier 2020, l’actuelle maire de Besançon, Anne Vignot, a tenu à porter plainte au nom de la Ville. Pour rappel, la somme qu’a reçue A. Cordier a été révélée dans un rapport d’observations de la Chambre régionale des comptes qui a été rendu public lors du dernier Conseil municipal.

Licenciement d’Alexandra Cordier de la Ville de Besançon : une enquête préliminaire est ouverte pour ”détournement de fonds publics”

Dans son rapport d’observations définitives pour la commune de Besançon, la Chambre régionale des comptes, dont le rapport a été rendu public lors du dernier conseil municipal de Besançon, met en avant la somme de 94.000€ perçus par Alexandra Cordier lors de son licenciement, alors collaboratrice au cabinet du maire de l’époque, Jean-Louis Fousseret, en 2019.

L’Assemblée rejette le projet de budget 2025, le gouvernement se tourne vers le Sénat

Les efforts de la gauche n’y ont rien fait : la version « NFP compatible » du projet de budget 2025 a été rejetée mardi 12 novembre 2024 à l’Assemblée, notamment par les voix de la coalition gouvernementale et du Rassemblement national, l’exécutif pouvant désormais envoyer son texte vers un Sénat à la composition plus favorable.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 2.13
nuageux
le 23/11 à 12h00
Vent
0.11 m/s
Pression
1022 hPa
Humidité
97 %