C'est reparti. Le débat autour de l'armement de la police municipale avec des armes létales refait surface. la cause ? Une note de service dans laquelle la Ville de Besançon rappelle les consignes de sécurité suite à l'incident survenu le 6 septembre dernier dans le quartier Planoise avec un automobiliste armé en fuite.
La consigne pour les policiers municipaux "est de ne pas s’engager inutilement en cas de situation à risque" et qu'ils doivent "se retirer de la zone de danger". C'est somme toute logique selon Daniel Rozzy délégué régional SNPM (syndicat régional des policiers municipaux) pour qui la note de service rappelle logiquement les mesures de sécurité des policiers municipaux envers eux-mêmes et autrui. "Nous arrivons souvent en premier sur des incidents et nous n'avons pas d'arme à feu. On doit rester vigilant pour notre sécurité, car si on tombe, on ne pourra aider personne..."
Même s'il réclame le droit d'être armé, Daniel Rozzy dit respecter la démocratie, mais réclame en échange "de la cohérence" de la part du maire LREM de Besançon. "Jean-Louis Fousseret a le droit de ne pas vouloir de nous armer. C'est un choix. Mais alors que l'on ne nous expose pas sur des missions de police de sécurité qui peuvent être dangereuses et que l'on nous utilise sur un travail de police municipale de proximité. Je demande au maire d'être en accord avec son discours."
Sécurité des policiers et ... sécurité des Bisontins
Jacques Grosperrin, le sénateur LR et président du groupe Les Républicains-Société civile au conseil municipal de Besançon estime aujourd'hui que Jean-Louis Fousseret ne peut plus reculer et qu'il doit armer la police municipale. "Les Bisontins doivent savoir que les policiers municipaux ne peuvent plus les protéger (...) A l’heure où nous attendons impatiemment l’arrivée de la Police de sécurité du quotidien - attendue au mois de septembre et retardée au plus tôt en décembre) - le Maire de Besançon prend-t-il la mesure de la gravité de la situation ? S’il voulait faire croître le sentiment d’insécurité dans notre ville, il ne s’y prendrait pas autrement" indique-t-il dans un communiqué.
Appel à la grève le 29 octobre 2018
"Se retirer et « surtout » ne pas intervenir, voilà le signe fort donné à une population qui vit dans une insécurité grandissante" déplore Jacques Desoche du syndicat CFTC Unsa qui appelle les policiers municipaux de Besançon à la grève le lundi 29 octobre 2018. Il estime que les policiers municipaux sont "empêchés" d'intervenir.
"Ce qui est plus inquiétant encore, c'est le signe envoyé à ceux qui regarderont en souriant des policiers municipaux spectateurs de leurs délits (...) Nier la réalité d’une violence quotidienne à Besançon, c’est de la part du Maire de Besançon se placer en totale contradiction avec « sa » demande formulée à l’état de mise en place de la PSQ (Police de sécurité du quotidien) tant des quartiers entiers de la ville sont insécurisés et dangereux".