Lettre ouverte :
"Monsieur le ministre
Le récent attentat terroriste commis à Strasbourg nous rappelle à quel point nous restons fragiles et démunis face à des actes aussi meurtriers qu’imprévisibles.
Si l’heure n’est pas à la polémique, des questions se posent sur les moyens donnés à « toutes » celles et ceux qui portent un uniforme et qui par le fait garantissent l’ordre et la sécurité dans notre pays.
Les policiers municipaux, notamment ceux de Besançon, se sont vus refuser d’être dotés d’armes létales malgré une demande formulée par 96 % d’entre eux.
Au regard de la législation en vigueur, la décision d’accorder cette autorisation revenant « uniquement » aux maires de chaque ville, le débat fut clos malgré une argumentation solide.
Pourtant, plus que jamais, la France ne peut se priver de forces vives en capacité d’intervenir à tout moment, et cela sur tout le territoire.
La police municipale (troisième composante des forces de sécurité intérieure avec la gendarmerie et la police nationale) demeure un « acteur » incontournable des villes en termes de proximité, connaissance du terrain, présence quotidienne, et plus précisément prévention, surveillance du bon ordre, de la tranquillité publique, de la sécurité et de la salubrité publique.
Autant dire un champ d’action important qui est proche et complémentaire des fonctions de la police nationale.
Dans le contexte actuel, qui voit le plan « Vigipirate » activé régulièrement, évoluant de vigilance à sécurité renforcée, quand ce n’est pas risque d’attentat voire urgence attentat, les missions des policiers municipaux ne peuvent s’arrêter là où la confrontation à un ou des individus armés commettant ou ayant commis un homicide ou un attentat terroriste est inévitable.
D’autant, Monsieur le Ministre, que le fait pour ces policiers d’être régulièrement primo-intervenants accroit fortement les risques d’une mise en danger de leur vie et l’impossibilité de défendre la vie de nos compatriotes.
Ce courrier, qui se veut citoyen avant tout, a donc vocation à vous alerter sur l’urgente nécessité de généraliser le port d’armes à feu pour tous les policiers municipaux de notre pays.
Recevez, Monsieur le Ministre de l’Intérieur, l’expression de ma très haute considération.
Jacques Desoche"