Priorité du Conseil: la situation sanitaire "extrêmement grave" en Martinique et en Guadeloupe, a répété mardi soir le porte-parole Gabriel Attal. Le taux d'incidence, "colossal" selon lui, atteint plus de 1.700 cas pour 100.000 habitants en Guadeloupe et 1.200 en Martinique.
Quelque "274 soignants et 60 pompiers venus de tout l'Hexagone en renfort" sont arrivés pour "prêter main forte aux équipes médicales" des deux îles, a précisé M. Lecornu sur Twitter.
En Martinique, un nouveau confinement strict a été mis en place avec fermeture des commerces non-essentiels, des locations saisonnières, des hôtels et des plages, alors que les touristes ont été invités à quitter l'île.
En Guadeloupe voisine, les chiffres explosent également avec 14 morts la semaine dernière.
Dans les deux îles antillaises, à peine 20% de la population est complètement vaccinée, contre plus de 55% en métropole.
"Le variant Delta est plus contagieux et s'abat sur une population qui n'est pas suffisamment protégée", a affirmé à l'AFP Sébastien Lecornu, s'inquiétant de "taux d'incidence que l'on n'a jamais connus" en France.
A son arrivée en Guadeloupe, le ministre s'est rendu immédiatement au CHU pour faire "un point sur la situation sanitaire et la tension hospitalière avec le personnel soignant", a-t-il tweeté.
Avant son départ, il avait évoqué un probable renforcement du confinement dans cette île deux jours après celui décidé en Martinique.
"Il faut continuer la pédagogie sur la vaccination pour décrocher ceux qui sont naturellement sceptiques de ceux qui sont anti-tout", plaide un conseiller du gouvernement.
En raison des menaces de saturation des hôpitaux, de premières évacuations de patients ont été effectuées début août vers des hôpitaux de l'Hexagone. "La solidarité nationale jouera à plein pour l'outre-mer", souligne l'exécutif, et la question de nouveaux transferts pourrait être abordée lors du Conseil.
"Sans pass, on aurait refermé"
La situation en métropole, où le nombre d'hospitalisations (9.153 personnes) et de malades en services de soins critiques (1.712) continue à progresser, suscite également de sérieuses préoccupations, notamment dans le sud. "Nous sommes sur un plateau haut, légèrement ascendant. Nous ne voyons pas encore le début de la descente, nous voyons en revanche l'impact sur les hôpitaux", a averti le porte-parole du gouvernement.
Face au risque de saturation des hôpitaux, le plan blanc a été activé mardi en Nouvelle-Aquitaine, après la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, la Corse et l'Occitanie. L'incidence y a fortement progressé et le taux de vaccination dans le sud est un peu moins élevé que la moyenne nationale.
Trois patients en réanimation ont été transférés mardi par avion d'Occitanie vers les Hauts-de-France à titre préventif.
Le Conseil examinera également la mise en place contestée du pass sanitaire étendu, en vigueur depuis lundi et actuellement en "semaine de rodage".
"Si on n'avait pas la vaccination et le pass sanitaire, probablement on aurait refermé certains lieux", a plaidé Gabriel Attal, pour qui "la grande majorité silencieuse a fait le choix de la vaccination", face à ceux qui doutent mais aussi "des personnes, j'espère très minoritaires, qui en veulent plus à la République qu'au vaccin" avec "des relents racistes et antisémites".
Il a cependant écarté l'extension de l'obligation vaccinale aux policiers. Quant à la distribution d'une troisième dose aux plus âgés et aux plus fragiles, annoncée par Emmanuel Macron, elle ne devrait pas encore faire l'objet d'une décision mercredi, "dans l'attente de l'avis des autorités sanitaires", selon l'Elysée.
"La vaccination sauve des vies. Le virus tue", a martelé mardi Emmanuel Macron sur Twitter. L'exécutif conserve son objectif de 50 millions de vaccinés fin août, jugé atteignable au vu des 45 millions de personnes ayant reçu au moins une dose et du rythme de la campagne vaccinale, d'environ 300.000 premières injections quotidiennes.
(AFP)