"S'engager au quotidien pour préparer l'avenir" : les principaux maires écologistes de France ont défendu mercredi à Lyon leur bilan à l'approche de la mi-mandat, promettant "des lendemains meilleurs" à leurs administrés tout en espérant "faire bouger les lignes" dans divers domaines. "Loin des caricatures parfois souhaitées par des membres du gouvernement qui restent souvent dans l'inaction, voire dans le recul sur les questions écologiques, nous proposons une écologie des solutions, du quotidien", a plaidé devant la presse Bruno Bernard, président EELV de la métropole de Lyon.
Des programmes harmonisés
S'ils n'avaient pas de programme unique au moment des municipales de mars et juin 2020, qui ont vu plusieurs villes basculer vers l'écologie, les élus Verts d'Annecy, Besançon, Poitiers, Tours, Grenoble, Strasbourg, Bordeaux et Lyon notamment se rencontrent régulièrement pour échanger et coordonner leurs politiques. Des rencontres entre élus mais aussi de leurs services pour accorder leurs politiques. Cette harmonisation peut avoir "un impact systémique", en transformant certains modèles économiques, comme dans le domaine de l'alimentation bio, mais peut aussi "compenser un manque d'action de l'État", a notamment souligné le maire de Lyon Grégory Doucet.
Promotion de l'alimentation bio, locale et solidaire, démocratie participative, politiques inclusives dans le sport et la culture, économie sociale et solidaire, plans de sobriété énergétique, politiques de mobilités alternatives et d'aménagement urbain accessible et durable : les élus ont égrené leurs réalisations mercredi sur des thèmes au cœur de leurs politiques.
Ne pas "décevoir"
"Nous avons été élus sur une vision de la ville, nous devons faire en sorte que cette vision soit partagée. Nous ne devons pas décevoir" pour faire de nos municipalités des villes "durables, désirables et décarbonées", a notamment estimé le maire de Bordeaux Pierre Hurmic, qui a mis fin à 73 ans de domination de la droite dans sa ville. "Nous avons été élus sur une vision de la ville, à nous de ne pas décevoir les électeurs qui nous ont fait confiance en faisant en sorte que notre vision soit la plus partagée possible", a-t-il ajouté.
"Les citoyens ont décroché de la vie politique", comme en témoignent les taux d'abstention aux élections. "Il faut répondre aux attentes des gens" en les informant et en les impliquant dans les décisions de la cité, a exposé Anne Vignot, maire de Besançon, où selon elle 10% de la population a été engagée dans la démocratie participative depuis 2020.
Prompts à souligner certaines défaillances de l'État, les élus ont rappelé plusieurs réalisations phares telles que le Revenu solidarité jeunes pour les moins de 25 ans précaires à Lyon, la gratuité des transports pour les moins de 18 ans à Strasbourg, l'accueil des sans-abri ou les plans de sobriété énergétique ambitieux de plusieurs villes. Car au-delà des politiques de végétalisation attendues, "on est là pour changer la vie des gens au quotidien et changer l'avenir, à partir de nos territoires", a clamé le maire d'Annecy François Astorg.