Le projet controversé de la mise à 2 x 2 voies de la RN 57 entre Micropolis et le rond-point de Beure pour « terminer » le contournement de Besançon sur 3,7 km était le sujet d’étude des élus ce mardi 4 mai 2021 en début de soirée.
"Un exercice particulier". Anne Vignot, la maire EELV de Besançon et présidente de la communauté urbaine, a répondu favorablement à Yves Guyen, vice-président en charge de la voirie et des infrastructures, pour une "remise à niveau" des connaissances des élus sur le projet. " La règle ce soir n'était de donner sa propre vision mais de s’informer. L'idée était vraiment de présenter les différents niveaux du projet et pas de faire un débat…"
Le débat lui, se tiendra le 12 mai 2021 lors du prochain conseil communautaire. Un Bureau préparatoire de Grand Besançon Métropole abordera le dossier le 12 juin avant un nouveau débat et une mise au vote le 28 juin.
A l'issue de la réunion, Laurent Croizier, conseiller communautaire Modem, nous a indiqué que "tout s'est bien passé" et a souligné l'intérêt de ce format de "questions-réponses". Dans son communiqué envoyé à la presse dans la soirée il "regrette vivement que les échanges et les conséquences négatives de l’abandon du projet, évoquées par les élus communautaires et les services de l’Etat, ne soient pas relayées et portées à la connaissance des habitants. Notre responsabilité d'élus est de porter des projets pour améliorer le quotidien. Des dizaines de milliers d’habitants de Besançon et des communes de la périphérie subissent tous les jours les embouteillages et les nuisances des trafics d’évitement. L'impact social, économique et écologique de ces embouteillages est considérable."
L’aménagement de la 2x2 voies sécurisant ces 3,5 km entre Micropolis et Beure est donc impératif. Maintenant, agissons !
Des élus d'opposition de droite, estimant que le modérateur de la réunion prenait parti, ont pour leur part décidé de quitter la réunion.
Impacts sur l'écologie sur les riverains, murs antibruit, financement (130 M€ : 50 % État, 12,5 % Région, 12,5 % collectivités) : l'ensemble du projet a été dévoilé autour des questions sociologiques, économiques et environnementales. Si le projet devait aboutir, le chantier devrait durée quatre ans.
La présentation réalisée ce mardi soir devant les élus a été filmée et sera prochainement mise à disposition du public.
Après une première concertation en 2017, puis une seconde en 2019 sur les modifications apportées notamment sur la gestion du bruit, le projet est aujourd’hui considéré "comme abouti" selon la Dreal qui a mené une étude d’impact dans un rapport de 500 pages. Rapport synthétisé à destination des élus et qui lui aussi sera porté à la connaissance des habitants. "Cette réunion n’est pas anodine, c’est un exercice nouveau" constate Anne Vignot. "Nous proposons que ces informations factuelles soient accessibles à nos concitoyens. Il serait bien que sur tous les projets structurants du territoire, nous fassions de même...".
A. Alfaro - D. Poirier
Dédoublement RN 57 : pour ou contre ?
Durant sa campagne pour l'élection municipale, Anne Vignot a toujours parlé d'"alternatives" ou d'un "nouveau plan de mobilité" pour que les habitants de l'agglomération changent leurs habitudes de déplacement en évoquant même l'usage du télé-travail pour les salariés qui empruntent cette portion de la RN57 ou des horaires décalés selon les entreprises afin de réduire les bouchons aux heures de pointe.
Au sein de sa majorité, tout le monde n'est pas du même avis en commençant par le groupe socialiste qui soutient le projet de 2x2 voies.
Du côté des opposants, Les Républicains ont toujours affirmé leur volonté de réaménager cette portion de la RN 57 en dédoublant les voies. Tout comme le Modem et La République en marche.
RN 57 : Jacques Grosperrin demande à Anne Vignot d'avoir "le courage de ne pas abandonner le projet"
Micropolis - Beure • Alors que EELV et Génération.s s’opposent au doublement des voies sur le trait d’union entre le boulevard et Beure, le sénateur du Doubs Jacques Grosperrin (LR) s’empare à son tour du débat et exhorte la maire EEELV de Besançon à ne pas remette en cause le projet routier.
Des arguments "écolos" sont donnés par toutes les parties, y compris associations.