Dans leur communique commun, Amazon et Stellantis, ont annoncé une série d’accords globaux pluriannuels visant à "transformer l’expérience à bord des véhicules pour des millions de clients Stellantis" et à "accélérer la transition du secteur vers des solutions de mobilité durables et un futur soutenu par des logiciels".
Le député européen se demande : "Que va-t-il rester à Stellantis, si une grande partie du logiciel et des données seront exploitées par Amazon, géant du numérique toujours plus assoiffé de données ? Il ne restera plus qu’une petite partie de la valeur ajoutée, celle du véhicule physique, qui va avoir tendance à diminuer avec le temps, le logiciel et les données prenant toujours plus d’importance."
Pour Christophe Grudler, Stellantis risque de devenir "presque un sous-traitant d’Amazon, ce dernier récoltant toujours plus de précieuses données sur les utilisateurs, notamment européens, avec un transfert aux États-Unis." Il indique à ce propos que la FIA et l’Automobile Club Association ont récemment publié une étude, qui rappelle que "85% des consommateurs pensent n’avoir aucun contrôle sur les données de leurs véhicules."
À la vue de tous ces éléments, le député souhaite que les dirigeants de Stellantis donnent "plus de détails sur le contenu exact de ce partenariat". En particulier :
- Les données des véhicules resteront-elles chez Stellantis, ou seront-elles systématiquement partagées avec Amazon ?
- Quelles garanties pour la protection de la vie privée des utilisateurs européens, et de leurs données ?
- Stellantis a-t-il une vision stratégique pour développer ses propres logiciels et le traitement des données, mais aussi pour que les données des Européens soient bien stockées en Europe ?
"Si les constructeurs européens ratent cette nouvelle vague du numérique, celle du développement des données dans l’industrie, alors c’est notre souveraineté européenne qui en pâtira, tout comme nos emplois", conclut Christophe Grudler.