Alstom a publié mercredi une perte nette de 581 millions d'euros pour son exercice décalé (clos fin mars), contre un résultat positif de 247 millions lors de l'exercice précédent.
Élément marquant du compte de résultat: Alstom a passé une dépréciation de 441 millions d'euros correspondant à la valeur comptable de sa participation de 20% dans Transmashholding. "C'est une participation financière (...), qui n'a plus de pendant opérationnel depuis quelque temps", a indiqué le PDG du groupe, Henri Poupart-Lafarge, à des journalistes.
"Rien n'est exclu" quant à une éventuelle cession de cette participation dans le constructeur dont "l'activité est purement locale en Russie" et qui "continue à fonctionner", a-t-il dit. "Nous ne sommes pas acculés, on verra!"
La direction met en avant un "résultat net ajusté" ne prenant pas en compte 403 millions d'euros d'affectation du prix d'acquisition de Bombardier Transport (un indicateur retenu pour le calcul du dividende): il ressort à -173 millions d'euros, contre 301 millions sur l'exercice précédent.
D'autres charges exceptionnelles ont concerné des restructurations des activités héritées de Bombardier en Allemagne et en Suisse, ainsi que la fin de l'activité des bus électriques Aptis, produits près de Strasbourg.
"L'intégration de Bombardier Transport est en bonne voie", a relevé le PDG, qui parle de "stabilisation".
Cette intégration, moins rentable, est visible dans la marge opérationnelle du groupe, qui a plongé à 5%, en baisse de 2,3 point sur un an par rapport à l'"ancien Alstom". Mais le numéro deux mondial s'est fixé comme objectif de remonter jusqu'à une marge de 8 à 10% à partir de 2024/25, et ce but est maintenu.
Ces résultats ont moyennement plu aux investisseurs, principalement inquiets de la trésorerie future du groupe: le titre d'Alstom a clôturé sur un repli de 5,16% à 21,85 euros à la Bourse, après avoir perdu jusqu'à 11% en cours de séance.