Ont pris place autour de la table, outre le chef de l'Etat, le Premier ministre Manuel Valls, le ministre de l'Économie Michel Sapin, le secrétaire d'État à l'Industrie Christophe Sirugue et le secrétaire d'État aux Transports Alain Vidalies. Le commissaire aux participations de l'Etat, Martin Vial,
participe également à cette réunion concernant une entreprise dont l'Etat est actionnaire minoritaire. "Nous n'allons pas nous contenter de faire une analyse du caractère brutal de la décision mais nous pencher sur tous les aspects du dossier", a déclaré Michel Sapin, interrogé à quelques minutes de l'ouverture de la réunion.
Le gouvernement pouvait encore sauver Alstom, à condition que...
Selon l'Elysée, "il s'agit de faire le point sur la situation de Alstom Transports à la suite des informations révélées par la direction de
l'entreprise la semaine dernière et tout particulièrement sur la situation de l'emploi sur le site de Belfort". Le chef de l'Etat recueillera ainsi "les informations rassemblées par ses ministres afin de voir ensemble ce qu'il est possible de faire pour garantir l'emploi", ajoute-t-on de même source, précisant qu'une "communication interviendra très certainement" à l'issue de cette réunion. Jugeant dimanche que "la méthode employée par Alstom" pour annoncer l'arrêt de la production de trains à Belfort, berceau historique du groupe, était "inacceptable", Manuel Valls avait cependant assuré que le gouvernement pouvait "encore sauver Alstom, à condition que les dirigeants (de l'entreprise) jouent pleinement leur rôle".
Le constructeur ferroviaire, qui aligne les mégacontrats à l'étranger mais est confronté à une pénurie de commandes en France, a annoncé mercredi l'arrêt de la production de locomotives à Belfort, site qui sera "transféré" à Reichshoffen, en Alsace, d'ici à 2018. Cette décision, qui a provoqué un choc dans la région, menace plus de 400 emplois. Alstom s'est toutefois engagé à soumettre aux salariés concernés "une proposition de transfert" vers d'autres sites. Pour l'exécutif, il est hors de question d'entériner un tel scénario à quelques mois de la présidentielle de mai 2017.
L'État, qui siège au conseil d'administration du groupe, détient 20% des droits de vote. Déjà convoqué jeudi à Bercy, le PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge s'était vu imposer par MM. Sapin et Sirugue "une phase de négociation".