Ainsi, c'est à la fin de la trêve estivale que la direction d'Alstom annonce son intention de ne plus produire de locomotives sur son site historique de Belfort et de transférer cette activité en Alsace.
Cette annonce se produit aussi dans le contexte politique particulier, celui des mois qui nous séparent de l'élection présidentielle et des législatives qui suivront.
Un timing qui ne doit donc rien au hasard, Alstom s'invitant ainsi dans le débat politique. Les uns et les autres reprochant tout et son contraire au gouvernement en fin de mandature. Beaucoup, à droite comme à gauche, feignant d'ailleurs de n'avoir pas participé aux affaires du pays ces vingt cinq dernières années et de n'avoir pas contribué, peut-être, à des prises de décisions, en matière de politique industrielle, pas très pertinentes en leur temps.
La question qui subsiste alors c'est de savoir ce que la direction d'Alstom attend de l'annonce de cette décision dans ce timing pré-électoral tendu, sinon d'obtenir des pouvoirs publiques, c'est à dire des contribuables, de mettre la main à la poche soit pour sauvegarder l'emploi ou plus probablement pour organiser socialement la fin d'une activité.
En somme, nationaliser l'échec d'une stratégie d'entreprise qui voit ses carnets de commande rester désespérément vides, alors que cette entreprise distribuait, au meilleur de sa forme, à ses actionnaires privés, la manne de juteux dividendes...
Albert Ziri